hectares de surface
de la flore connue dans l’ensemble des ENS
de la faune connue dans l’ensemble des ENS
Des espaces naturels sensibles faits de steppes et de cultures
Le Sud-Est de l’Anjou abrite des plaines agricoles très originales pour le département. Des cultures céréalières, des prés et des jachères composent ces vastes étendues planes. Rares sont les arbres qui viennent y découper l’horizon.
Balayées par les vents et marquées par un climat sec et chaud, ces plaines prennent des allures de steppes. On aurait tôt fait de les bouder pour une promenade… Pourtant, elles se révèlent être des lieux fascinants par leur biodiversité. Elles accueillent des plantes et des animaux que l’on ne rencontre nulle part ailleurs en Maine-et-Loire !
Ces milieux atypiques se font malheureusement de plus en plus rares. Leur préservation est tout aussi prioritaire que celle de milieux moins anthropisés (plus « sauvages ») comme les forêts.
Comment ces milieux se sont-ils formés ?
Le paysage des plaines agricoles méridionales est intimement lié au sous-sol sur lequel il prend place. Le socle calcaire du Bassin parisien s’y fait presque affleurant, n’offrant aux plantes qu’un sol maigre et poussiéreux. Le labour ne peut y être pratiqué qu’à faible profondeur.
À ces conditions géologiques contraignantes s’ajoute un climat aux étés chauds et secs. La valorisation agricole de ces terres est ainsi difficile. Une agriculture dite extensive s’y est toutefois maintenue, associant polyculture et élevage. Si elle était encore très pratiquée il y a une soixantaine d’années, un peu plus au sud, dans les plaines du Poitou, elle est aujourd’hui devenue marginale.
L’agriculture extensive pratiquée ici est caractérisée par des rotations où les cultures laissent place à des jachères parfois sur de longues durées. Des pelouses rases et quelques friches se mêlent aux champs céréaliers, notamment de blé.
Faune et flore des plaines agricoles méridionales
Des plaines céréalières colorées
Cette campagne particulière accueille des plantes méditerranéennes, comme le Millet printanier, une graminée ou l’Hélianthème des Apennins, un sous-arbrisseau. Certaines d’entre elles se sont particulièrement adaptées au manque d’eau. Dites xérophiles, elles ont notamment des poils pour retenir l’eau tel le Xéranthème fétide.
Ce sont toutefois les espèces messicoles qui représentent ici le plus grand intérêt botanique. Elles sont annuelles : leur vie s’achève à l’automne, après qu’elles aient disséminé leurs graines durant l’été. Entre temps, elles auront donné des fleurs réputées pour leur beauté et leurs couleurs vives. On peut citer le bleuet, le coquelicot ou les plus rares Adonis d’Automne et Peigne de Venus.
Des garde-manger et lieux où nidifier
Des oiseaux, comme le Busard cendré, apprécient nicher dans les champs des plaines du sud-est de l’Anjou. Ils profitent des hautes herbes pour y cacher leur nichée. D’autres préfèrent au contraire les terres plus steppiques et dégagées, d’où ils peuvent guetter le moindre danger. C’est le cas de l’Oedicnème criard. La rare Outarde canepetière, la discrète Caille des blés ou encore la démonstrative Alouette des champs sont d’autres oiseaux typiques de ces paysages.
Souvent ignorés, les invertébrés fascinent pourtant ici par leur diversité. Araignées, criquets, grillons et papillons prennent de multiples formes et couleurs. Parmi eux, on compte plusieurs espèces rares. C’est le cas de l’inoffensive mygale Atypus piceus et du peu commun Criquet italien.
Les actions du Département pour les préserver
Les propriétaires et gestionnaires des parcelles les plus intéressantes sont invités à mettre en place des mesures agroécologiques. Celles-ci consistent notamment à incorporer des jachères dans leur rotation : les terres sont laissées au repos entre deux cultures. Cette pratique est en particulier favorable à des oiseaux comme l’Outarde canepetière, qui y niche. Les produits phytosanitaires et les apports de fertilisants sont également bannis sur les prairies favorables à sa nidification.
Les interventions mécaniques sont par ailleurs interdites à la belle saison, et ce jusqu’à la mi-août. L’objectif, à nouveau, est de protéger les couvées de certains oiseaux. Des aides compensatoires viennent accompagner ces pratiques favorables à la biodiversité. Dans le cas des Busards, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) intervient même pour protéger voire déplacer les nids.
Découvrir des plaines agricoles méridionales
Parmi les espaces naturels sensibles, seuls deux d’entre eux présentent ce type d’habitat. La Champagne de Méron et Douvy ainsi que la plaine de Douces sont toutes deux situées à l’est de Doué-en-Anjou. En dehors de leur grand intérêt écologique, ce sont des terres fossilifères qui abritent de nombreuses traces d’animaux marins disparus…