Entourant les douves du château, le parc du Plessis-Macé est inscrit à la liste des 89 espaces naturels sensibles du Maine-et-Loire. Propriété du Département, il s’inscrit dans un paysage bocager verdoyant, traversé par un réseau de mares et cours d’eau.
Ce tableau bucolique est le fruit d’une politique de gestion menée par le Département en vue de restaurer et maintenir le bon état écologique d’un site auparavant dégradé par la suppression des haies, le détournement des cours d’eau et le drainage des sols. Cette zone de 46 hectares abrite aujourd’hui une faune et une flore d’une grande diversité. Près de 80 espèces d’oiseaux y ont élu domicile, dont la Chouette chevêche, une espèce emblématique du bocage. On y retrouve également pas moins de 40 espèces de libellules, ainsi qu’une végétation aquatique remarquable.

Entre novembre et décembre 2024, un groupe de 10 étudiants (tous en reconversion professionnelle) est intervenu pendant 6 jours en chantier école afin de poursuivre la dynamique engagée sur place en faveur de la biodiversité. Au programme, une série de travaux visant à améliorer le fonctionnement écologique du site : plantations d’arbres et de haies dans une prairie pâturée, revitalisation de cours d’eau, restauration de mare. L'ambition est de préserver des conditions favorables à la faune présente et d’encourager le retour d’autres espèces dont l’observation se fait de plus en plus rare.
Nos travaux visent à améliorer les continuités écologiques, c'est-à-dire les connexions naturelles permettant aux écosystèmes de se maintenir, aux espèces de circuler et d’établir de nouveaux habitats. Par exemple ici, les berges des cours d’eau commençaient à se refermer par endroits du fait d’une prolifération trop importante des ronces, ou d’un piétinement des vaches qui pâturent à proximité du cours d’eau. On intervient pour rétablir le bon écoulement du ruisseau. Dans la prairie pâturée plus loin, on recrée le maillage bocager par la plantation d’une rangée de 14 frênes et chênes pédonculés. On plante également une haie de 120m composée d’une grande variété d’essences locales”
précisent Jérome Prault et William Leung, les deux étudiants qui encadrent les opérations du groupe pour ce chantier.








On met en oeuvre des techniques ancestrales d’entretien de la végétation qui s’inscrivent dans l’histoire du lieu et qui bénéficient aussi à la biodiversité. La taille en têtard des arbres, autrefois utilisée pour exploiter le bois, permet à terme la création d’habitats intéressants pour un grand nombre d’espèces d’insectes, oiseaux et petits mammifères, venant se loger dans les cavités des troncs. À proximité du château, on travaille sur une haie plessée. Le plessage consiste à coucher et entremêler les arbustes pour former une barrière dense, vivante et naturelle. Auparavant utilisée pour récolter du bois et former des clôtures, cette pratique a une visée fonctionnelle, esthétique, mais aussi écologique. La haie densifiée devient progressivement le lieu de nombreux abris pour la faune et la flore.

La gestion de ce site s'inscrit dans une reconquête d’un héritage culturel et de savoirs-faires qui témoignent d’une alliance historique entre l’Homme et la nature. Les techniques du génie écologique, qui consistent à oeuvrer par le vivant et pour le vivant, s’inscrivent pleinement dans cet objectif.
Article écrit par les étudiants du CFPPA du Fresne
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