Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Bois et Forêts

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18 374

hectares de surface

71 %

de la flore connue dans l’ensemble des ENS

62 %

de la faune connue dans l’ensemble des ENS

Des espaces naturels sensibles aux accueillantes frondaisons

Petit bois ou forêt labyrinthique, sylve inextricable ou plantation aérée, chênaie moussue évoquant Brocéliande ou pinèdes sableuses chantant le Sud-Ouest… Il n’y a pas une forêt mais des forêts angevines. Leur diversité de formes cache une biodiversité tout aussi éclectique.

Au sein d’un même boisement, faune et flore se succèdent et ne se ressemblent pas. C’est que la forêt ne se limite pas au sous-bois mais accueille différents habitats : des lisières, des clairières, des landes, des mares forestières…

En Anjou, les trois essences de feuillus les plus fréquentes sont le Chêne pédonculé, le Chêne sessile et le Châtaignier. De nombreux autres arbres et arbustes leur tiennent compagnie : Noisetier, Frêne commun et oxyphylle, Érable sycomore, Charmes, Hêtres… Les résineux sont quant à eux principalement des Pins maritimes mais on peut également observer des Pins laricios et sylvestres.

Souvent présentées comme les poumons de notre planète Terre, les forêts assurent en réalité de nombreuses autres fonctions. Elles stockent le CO2, protègent les sols de l’érosion, améliorent la qualité de l’eau, créent un microclimat où les journées sont plus fraîches et les soirées plus douces… Sans compter leur qualité paysagère ! Entre les jeux d’ombre et de lumière dans les chênaies séculaires et les troncs rougeoyant des pinèdes au coucher du soleil, les prétextes ne manquent pas pour multiplier les balades en forêt !

Comment ces milieux se sont-ils formés ?

Distinguer futaie et taillis

À l’instar des autres régions françaises, il n’existe plus de forêt primaire dans les Pays de la Loire. Tous les massifs forestiers ont été modifiés d’une façon ou d’une autre par l’être humain. Et pour la grande majorité d’entre eux, leur aspect est lié au type de sylviculture pratiqué.

Certains bois et forêts sont conduits en futaie. Les arbres y ont souvent été plantés de façon monospécifique (une seule espèce) . Les fûts sont droits et élancés et les troncs sont espacés, comme on peut le voir à Chandelais. L’objectif de ces « forêts cathédrales » est de privilégier la qualité à la quantité. Le bois tiré de ces arbres est destiné à être travaillé (bâtis, meubles…).

Les boisements en taillis sont plus denses, plus diversifiés et les fûts sont minces et légèrement tordus. Après les coupes, plus fréquentes ; les souches ont en effet été conservées, donnant plusieurs rejets. Ces plus petits bois serviront pour faire des piquets ou du bois de chauffage.

En Maine-et-Loire, les boisements conduits en taillis sont majoritaires, suivis par des futaies de résineux.

L’évolution des massifs forestiers

L’histoire de la forêt angevine est faite d’avancées et de reculs, tout comme dans le reste de la France.

Avant le Moyen Âge, les boisements s’étendaient sur une grande part de l’Europe. Mais avec l’augmentation de la population rurale, les arbres ont été peu à peu abattus. Ils ont alimenté les constructions, les fourneaux des industries et les foyers des maisons. Ils ont, surtout, laissé la place à des champs. Seuls les boisements prenant place sur des terres contraignantes (peu fertiles, trop escarpées) ont subsisté. Les domaines de chasse seigneuriaux et royaux, telle ceux de Monnaie et de Chandelais, ont également traversé les âges.

Il faut attendre le XVIIe siècle pour que le déboisement commence à ralentir. La nécessité de disposer d’arbres âgés et de hauts fûts pour la marine de guerre pousse en effet le ministre Colbert à faire évoluer les pratiques. Ce n’est toutefois qu’au milieu du XIXe que la forêt regagne du terrain. Tendance toujours en cours aujourd’hui.

La spatialisation historique de la sylviculture et de l’agriculture reste encore bien visible. La plupart des forêts d’Anjou prennent ainsi place sur des buttes aux sols impropres au labour.

Faune et flore de la sylve

Des animaux bien cachés

Les forêts sont le royaume des invertébrés. Insectes, araignées, mille-pattes, cloportes et autres petits bêtes y abondent. Des Carabes courent parmi les feuilles mortes tandis que des Mygales chaussettes sont à l’affût dans leur piège de soie...

Ils ne sont pas les seuls : des oiseaux égaient de leurs chants les sous-bois. Nombre d’entre eux ne nous sont pas étrangers : ils investissent aussi nos jardins. Ce sont le Rouge-gorge familier, la Grive Musicienne, la Sittelle torchepot, le Merle noir… sans oublier, bien sûr, les diverses mésanges. Là où les conifères abondent, le Roitelet huppé et son proche cousin le Roitelet triple bandeau émettent des sifflements aigus.

La forêt est le refuge de grands timides, comme le Pic noir et le Pigeon colombin. Une quiétude à laquelle goutte aussi certains rapaces venant nicher là. C’est le cas de l’Autour des Palombes et du Milan noir.

Dans l’intimité du sous-bois, grands et petits mammifères ont également pris leurs quartiers : chauves-souris, écureuils, martres, musaraignes, chevreuils, renards…. N’y a-t-il pas meilleur logis pour vivre loin des hommes que la forêt ? Quant aux cerfs, ils font résonner leur mystérieux brame dans les plus grands massifs, principalement dans le baugeois.

À l’orée de la forêt

Les lisières des boisements sont à la croisée entre un monde fermé (le sous-bois) et un espace ouvert (prés et champs). Riches en insectes et oiseaux, elles brillent également par leur flore originale et colorée.

L’association fraîcheur et soleil n’est pas pour déplaire à de nombreuses plantes. C’est le cas de la Digitale pourpre, l’Épilobe en épi et le Compagnon rouge. Des espèces rares et menacées se trouvent elles aussi à l’orée de la forêt ou dans les clairières. On peut notamment y observer la Parisette à quatre feuilles et le Peucédan de France.

La pénombre du sous-bois accueille quant à elle surtout des fougères, des mousses, des lichens et des champignons. Certaines plantes à fleurs en ont tout de même fait leur affaire. Souvent petites, ce sont la Pulmonaire, le Muguet, la Jacinthe des bois ou encore la Ficaire.

Les actions du Département pour les préserver

Si la forêt continue sa progression sur le territoire angevin, tous les boisements ne présentent pas le même intérêt. Le phénomène d’enrésinement (plantation de pins) débuté après la Seconde Guerre mondiale privilégie la productivité au détriment des écosystèmes forestiers. Il peut en résulter des forêts sensibles aux incendies et aux maladies et peu résilientes. Le Département, avec l’Office national des forêts (ONF), accompagne la reconversion des forêts vers un meilleur équilibre entre résineux et feuillus autochtone, incite à la conservation des bois morts et des arbres à cavités, à l’entretien des landes et des mares par exemple.

Ces points d’eau favorisent la présence d'amphibiens peu communs, voire menacés. La plupart viennent pour s’y reproduire, comme la Salamandre tachetée ou la Grenouille rousse.

Si des actions humaines sont nécessaires pour entretenir les forêts, la non-intervention doit par endroit être expérimentée. Des arbres sénescents ou morts sont par exemple laissés en l'état, qu'ils soient encore enracinés ou qu'ils gisent au sol. Ils serviront notamment de gîte et de logis aux larves d'insectes xylophages. Les pics s'en réjouissent également : certains d'entre eux ne sont capables de forer que dans du vieux bois.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes de l’Anjou

Découvrir les bois et forêts remarquables de l’Anjou

En France, plus du quart du territoire national est occupé par les forêts. En Maine-et-Loire, elles ne recouvrent que 17 % du département. Mais si l’Anjou est peu boisé, il est surtout marqué par de fortes disparités. Le Baugeois est une région très verte où se concentrent les principaux massifs forestiers. La vénérable forêt-cathédrale de Chandelais et ses arbres séculaires en est sans doute la plus connue. Le sud du Saumurois est également riche en boisements avec le massif de Fontevraud et les landes forestières de Milly.

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