Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Balbuzard pêcheur © Clément Fourrey

Le Balbuzard pêcheur

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Un superbe aigle pêcheur en plein cœur de l’Anjou

C’est le Zorro de la Loire et des plans d’eau de Maine-et-Loire. Avec son masque noir sur les yeux et ses grandes ailes, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) s’invite dans le ciel angevin avec panache. Revenu depuis peu dans les Pays de la Loire, il offre à chacune de ses séances de pêche un spectacle saisissant. Et s’il ne manie pas la rapière du justicier masqué, il pourfend les poissons avec des serres tout aussi acérées !

  • Aspect : avec ses 55 cm de long pour une envergure d’1 mètre 60, il est plus grand qu’une Buse. Son ventre est blanc tandis que son dos et ses ailes sont brun foncé. Son corps présente par ailleurs des adaptations morphologiques à la pêche, notamment un bec crochu et des serres longues et puissantes. Grâce à un orteil réversible, il peut même saisir les poissons glissants entre deux paires de doigts.
  • Régime alimentaire : principalement piscivore, il n’hésite pas à s’attaquer à de gros poissons. Il n’est d’ailleurs pas rare de le voir relâcher une proie trop lourde pour lui ! Les individus peuvent se spécialiser dans leur chasse, comme sur la Loire où ils s’attaquent surtout aux bancs de Mulets.
  • Longévité : jusqu’à 25 ans voire plus, mais environ la moitié des jeunes meurent dans leur première année.
  • Comportement : il plane en cercle ou adopte le vol du Saint-Esprit (sur-place) pour repérer une proie. Une fois qu’il a localisé un poisson nageant un peu trop près de la surface, il plonge toutes serres en avant.
  • Prédateurs : dominant la chaîne alimentaire, le Balbuzard pêcheur adulte n’a pas de prédateur. Les Corvidés ou la Martre peuvent en revanche piller son nid.
  • Reproduction : la parade nuptiale consiste en des vols en piqué au-dessus du nid construit par le mâle, appelés « aire ». Si le nid convient à la femelle, elle peut choisir de s’accoupler. Elle ne manquera pas toutefois de donner sa petite touche personnelle au nid.
  • Nidification : ce rapace niche habituellement sur la cime d’un arbre de haut fût, généralement un pin. La femelle pond deux ou trois œufs qu’elle couve durant plus d’un mois, le mâle pouvant l’aider. Les jeunes restent ensuite deux mois au nid et seront encore nourris par la suite, le temps qu’ils maîtrisent l’art de la pêche.
  • Chant : le Balbuzard est généralement silencieux mais en période de reproduction il émet des sifflements brefs et aigus.

Où vit cet impressionnant rapace en Maine-et-Loire ?

Le Balbuzard pêcheur apprécie tout particulièrement les fleuves et c’est donc tout naturellement sur la Loire qu’on peut le plus souvent l’apercevoir. Mais il ne dédaigne pas non plus les lacs et grands étangs tant que ces derniers sont poissonneux. Pour nidifier, il opte pour des massifs forestiers à proximité de ceux-ci, recherchant une relative tranquillité.

Un oiseau migrateur

La majorité des Balbuzards pêcheurs nichant en Corse y résident toute l’année, profitant de la météo « caliente ». Mais en Pays de la Loire et dans les autres régions françaises, pas question de se geler les plumes en hiver ! Le Balbuzard s’envole ainsi début septembre vers l’Afrique tropicale ou l’Afrique du Sud. Il reviendra à son lieu de nidification habituel dès le mois de mars.

En Maine-et-Loire on peut aujourd’hui apercevoir l’espèce dans plusieurs espaces naturels sensibles dont :

Comment observer le Balbuzard pêcheur ?

Reconnaître les rapaces n’est pas chose aisée, qui plus est lorsqu’ils volent haut dans le ciel ! Chez le Balbuzard pêcheur, le contraste de son plumage (blanc dessous, brun dessus) et ses ailes coudées sont distinctifs.

Lorsque l’oiseau plonge dans l’eau, on peut entendre un « splash » très sonore. Si on parvient à le suivre du regard, on pourra l’observer ensuite secouer son plumage et étirer ses pattes.

La femelle est semblable au mâle mais est un peu plus grande et présente des taches brunes sur la poitrine.

Une observation facilitée durant la migration

En septembre et mars, ce sont des centaines de Balbuzards qui traversent les Pays de la Loire. Ils effectuent alors des haltes sur des plans d’eau et rivières et l’occasion est parfaite pour les observer. La LPO propose à cette période des sorties sur la Loire afin de partir à leur rencontre.

le soundcloud du chant du Balbuzard pêcheur

Un oiseau migrateur à protéger

Un animal encore menacé à protéger

Le Balbuzard pêcheur a longtemps été chassé ou privé de ses œufs par des collectionneurs peu scrupuleux. Il y a moins d’un siècle, il avait ainsi disparu de la France continentale. Il restait en revanche certainement quelques couples en Corse et l’espèce, cosmopolite, était également bien présente dans d’autres pays. Protégée en 1981, l’espèce a entamé depuis une reconquête du territoire national.

Le grand retour du Balbuzard

À partir de quelques couples réapparus en forêt d’Orléans la population s’est étendue le long de la Loire. L’expansion de l’espèce n’est toutefois pas rapide, les jeunes mâles construisant souvent des nids près de ceux de leurs parents. Aujourd’hui la population nationale (87 individus recensés en 2019) continue de suivre une tendance positive mais n’est pas à l’abri de menaces. Elle fait ainsi l’objet d’un suivi très régulier.

Préserver la tranquillité des couples

En France, le Balbuzard est encore très craintif vis-à-vis de l’homme.  Sur d’autres continents où il n’a pas été chassé, le courant passe bien mieux entre les deux espèces !

Lors de la nidification il est nécessaire de proscrire tout dérangement, même pour une photo ! En Maine-et-Loire, La LPO travaille avec Enedis et les gestionnaires de certains boisements pour éviter les interventions autour des pylônes électriques. C’est en effet sur ces derniers que les quelques couples présents en Anjou ont décidé de nicher.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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