Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Vallée de la Loire Amont

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La Loire dorée du val d’Anjou

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Jusqu'à Angers, la Loire s'écoule dans le socle calcaire du Bassin parisien. Elle l’a creusé tant et si bien que, le long de sa rive gauche, le coteau boisé se fait par endroits abrupt. C’est le cas entre Montsoreau et Gennes où des habitats troglodytes ont été creusés dans les parois rocheuses.

Rive droite, le paysage est tout autre. Une large digue, la levée de la Loire, offre un panorama sur le polder du val d’Anjou. Ce dernier s’étend à perte de vue en une mosaïque de terres cultivées. Entre la digue et le fleuve se glissent çà et là quelques prairies inondables.

Au creux de ces deux rives contrastées, la Loire se fait magicienne. L’été, elle divague entre les langues de sable qu’elle dessine. Sur les îlots et les grèves dorées, brûlantes, s’invite alors une vie singulière.

L’hiver, la Loire impressionne par sa largeur et sa puissance. Les bancs de sable disparaissent sous les eaux pour réapparaître au printemps, déplacés et transformés.

La vallée ligérienne est à l’image du fleuve : fantaisiste et imprévisible. Entre des plantes inhabituelles et des oiseaux marins peu communs, elle est la promesse de rencontres insoupçonnées. Emblématique du département, cet espace naturel sensible (ENS) est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour découvrir le site, suivez le sentier nature « Le sentier de la grande île »

Veillez à ne pas vous aventurer sur les bancs de sable où nichent des oiseaux. Ces derniers pourraient abandonner leur couvée.

Faune et flore du val de Loire

Au paradis des pêcheurs ailés

Qui dit eaux poissonneuses dit oiseaux piscivores ! Et l’immanquable Héron cendré n’est pas le seul échassier à pêcher ici… L’Aigrette garzette, un petit héron tout blanc, est par exemple très visible sur la Loire.

Le Balbuzard pêcheur daigne volontiers s’attarder plusieurs mois sur la Loire durant sa migration post-nuptiale. Il réalise dans le fleuve quelques belles prises ! Son cousin le Milan noir est plus flemmard et opte la plupart du temps pour des restes de poissons flottant sur l’eau.

Mais les stars du fleuve, ce sont les Sternes, surnommées les « hirondelles de mer ». Des Ponts-de-Cé à Montsoreau, des Sternes pierregarin et des Sternes naines viennent nicher sur les grèves et îlots. Bruyantes, elles n’en sont pas moins très farouches et il est primordial de ne pas les déranger. D’autres oiseaux nichent à leurs côtés, comme les Mouettes rieuses et les Petits Gravelots.

De curieux troglodytes

Tout comme l’être humain, certains animaux ont investi les parois calcaires bordant le fleuve. Ce sont en particulier des chauves-souris, comme le très rare Rhinolophe euryale à l’étrange nez tarabiscoté. Plutôt que de façonner leur maison dans la roche, ils s’installent dans des cavités naturelles. Ou dans les caves à vin du Saumurois !

D’autres espèces préfèrent les berges sableuses, hautes et abruptes. Le Martin-pêcheur y creuse notamment son nid. Avec son plumage chatoyant, il est l’hôte le plus coloré de la vallée. Quoique… Le long de la Loire, un oiseau peu commun semble avoir volé la parure d’un perroquet ! Il s’agit du Guêpier d’Europe, un migrateur venu d’Afrique de l’Ouest. Rare, il niche lui aussi dans les berges. Les plus chanceux pourront peut-être l’apercevoir.

Les Hirondelles de rivage creusent, elles aussi, leurs galeries le long de la Loire. C’est même dans la vallée ligérienne que l’on trouve aujourd’hui les plus importantes populations françaises.

L’anecdote du naturaliste La Loire des tropiques

Même le meilleur des botanistes aurait de quoi perdre son latin devant la flore ligérienne. Il existe en effet sur les grèves un microclimat chaud permettant la croissance de plantes inhabituelles... Le chanoîne Corillion, éminent botaniste angevin, a étudié les essences exotiques pouvant être rencontrées sur cette « Loire tropicale ». Charriées par les bateaux, certaines viennent du Chili, d’autres du Pérou, d’autres encore de la Colombie… Et nombreuses sont celles qui se sont naturalisées ici au fil du temps. C’est le cas de la Paspale distique, une graminée venue des Amériques : elle forme aujourd’hui des tapis bien visibles sur les berges.

Des insectes iconiques de la Loire

La scène est digne d'un film d'horreur. Un petit alevin nage au fond de la Loire sans remarquer les deux gros yeux cachés dans le sable. Soudain, des crochets le transpercent. Ce sont ceux d’une larve de Gomphe, qui vient de projeter sa mâchoire mobile pour l’attraper !

Les Gomphes (car il en existe plusieurs espèces) sont des Libellules dont les larves sont carnassières. Le val d’Anjou abrite de belles populations de deux espèces emblématiques de la Loire : le Gomphe serpentin et le Gomphe à pattes jaunes.

Sur les grèves, ce sont d’autres insectes que l’on peut rencontrer, comme l’Oedipode turquoise aux ailes bleutées. Les pelouses sableuses bordant le fleuve accueillent quant à elles une farandole de papillons tels l’Azuré des Cytises, l’Azuré Porte-Queue ou encore le Flambé.

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plantes protégées, menacées ou rares ont été observées le long de la Loire en Anjou

Une végétation adaptée aux caprices de la Loire

Sur les bords de la Loire, la végétation doit composer l’hiver avec des crues plus ou moins marquées. L’été, c’est cette fois le sol sableux qui chauffe au soleil et devient brûlant…

Certaines plantes sont néanmoins particulièrement adaptées à ces conditions, en particulier des espèces annuelles. C’est le cas de la Corrigole des rives, très commune sur les grèves sableuses du fleuve. Dite « thérophyte », elle passe la mauvaise saison sous forme de graines.

La Corrigole des rives côtoie des espèces rares comme le Souchet de Micheli et la Potentille couchée. Tous deux sont protégés en Maine-et-Loire. Les bords sableux et limoneux sont également le domaine de la Pulicaire vulgaire, facilement repérable à ses fleurs jaunes. Si ses populations ligériennes sont importantes, elle est peu fréquente ailleurs en France.

Le val endigué, très cultivé, n’est toutefois pas sans intérêt floristique. Des plantes messicoles (liées aux moissons) se développent dans les champs peu traités en herbicides. Le beau et rare Coquelicot argémone est de celles-ci. Il se distingue du Coquelicot commun (Papaver rhoeas) par ses pétales qui ne se chevauchent pas.

Dompter la Loire, une volonté ancienne

On dit souvent de la Loire qu’elle est le dernier fleuve sauvage d’Europe. Pourtant, l’être humain a cherché à maîtriser les débordements du fleuve depuis fort longtemps. La dynamique du cours d’eau et les paysages de sa vallée en ont été transformés.

Les premiers ouvrages de protection face aux inondations dateraient du VIIIe siècle. Façonnés par les paysans, c'étaient de petites digues constituées d'un treillage de bois et de terre, les "turcies". Si elles n'étaient pas suffisantes pour retenir les flots, elles permettaient de ralentir le courant lors des crues.

Au XIIe siècle, Henri II Plantagenêt a initié de grands travaux pour que les débordements du fleuve soient désormais contenus. En est né la levée de la Loire, maintes fois renforcée au cours des siècles. Sur cette grande digue passe aujourd’hui la D952 ainsi que la Loire à vélo.

Les fermes du val de Loire ont par ailleurs été traditionnellement construites sur des « montils ». Ces derniers sont des tertres souvent maçonnés en schiste et qui jalonnent encore le territoire. Quant aux habitations, les promeneurs attentifs remarqueront une singularité sur leur façade Est… Quelques-unes ont conservé un escalier extérieur permettant de se réfugier promptement au premier étage en cas de crue.

Ces adaptations architecturales n’ont pas été superflues, en témoignent les nombreux marqueurs de crues. C’est que, bien que contenue par d’impressionnants ouvrages, la Loire n’a jamais été totalement domptée.

Un espace naturel sensible protégé

Des suivis réguliers des espèces patrimoniales de la vallée sont menés. Du Castor aux Gomphes en passant par les Sternes, tout le règne animal est concerné ! De nombreuses espèces bénéficient également de mesures de protection, telles les Sternes en période de reproduction.

Les animaux exotiques invasifs font, eux aussi, l’objet de suivis et des actions peuvent être menées pour ralentir leur progression.

Plusieurs collectivités se sont engagées avec le Département dans la mise en place de plans de gestion avec pour objectif de restaurer et préserver ce patrimoine unique.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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