hectares de surface
de la flore connue dans l’ensemble des ENS
de la faune connue dans l’ensemble des ENS
Des espaces naturels sensibles structurant le territoire
Le Maine-et-Loire porte le nom d’une rivière et d’un fleuve associés aux sites naturels les plus emblématiques du département. La vallée de la Loire, ou vallée ligérienne, parcourt l’Anjou d’Est en Ouest. Avec ses îles, ses bancs de sable et ses boires (bras mort), elle déroule une succession de paysages et d’écosystèmes exceptionnels.
Dans le vaste réseau hydrographique de l’Anjou, la Loire est l’artère principale vers lequel les rivières convergent de tous côtés. Au Sud, ce sont notamment le Layon, l’Èvre, l’Aubance, le Thouet et au Nord la Maine, l’Auxence, l’Authion...
La Maine, très courte, est la dernière étape d’une zone de confluence majeure où Mayenne, Sarthe et Loir se rencontrent. La partie avale de ces trois rivières forme les Basses vallées angevines, une zones humides d’intérêt européen.
Du Val de Loire au couloir du Layon en passant par les Basses vallées angevines, les cours d’eau innervent le territoire. Ils y forment de véritables coulées vertes.
Au fil de l’eau, des paysages variés invitent à la promenade et aiguisent la curiosité. Boisements alluviaux, vasières, grèves, prairies inondables et peupleraies occupent les fonds de vallées. Les coteaux calcaires ou gréseux, plus ou moins abruptes, accueillent de tout autres habitats : pelouses rocailleuses, landes, vignes, cultures...
Comment ces milieux se sont-ils formés ?
L’apparition des vallées
Il y a 16 millions d’années, la mer des Faluns recouvrait les Pays de la Loire. Ce n’est qu’il y a 3 millions d’années environ que l’océan s’est peu à peu retiré. Les eaux douces ont alors pris possession des lieux, coulant le long des plissements et creusant les failles.
Si l’Anjou n’est pas connu pour son relief, certaines rivières ont pourtant entaillé profondément les plateaux. C’est en particulier le cas pour celui des Mauges, découpé par l'Èvre et le Layon.
Avec le temps, les roches se sont érodées de façon plus ou moins marquée selon leur nature. En résulte aujourd’hui des coteaux inégaux, tantôt longues pentes douces, tantôt falaises abruptes. La vallée ligérienne illustre à merveille cette diversité de paysages : les promontoires rocheux en aval d’Angers se font bien plus rares en amont.
Crues et prairies naturelles
Les crues déposent des limons sur les terres bordant les cours d’eau. Au fil du temps, ces dépôts forment des couches sédimentaires, riches en éléments minéraux. Des prairies naturelles se développent sur ces terres fertiles, verdissant le lit majeur des rivières. Elles sont en particulier présentes dans les vallées larges et parcourues de nombreux méandres.
Prenant pied par nature sur des zones inondables, ces herbages ont été traditionnellement pâturés ou fauchés. Bien qu’en régression, ils sont encore un élément clef du paysage des vallées alluviales et plus largement de l’Anjou.
Faune et flore de la Loire et de ses affluents
Au creux des vallées, des plantes régulièrement abreuvées
Dans le lit majeur des rivières, différentes formations végétales coexistent. Les plus visibles sont les forêts rivulaires qui bordent les cours d’eau et s’étalent parfois dans la vallée. Plus ou moins larges, elles sont dominées par l’Aulne glutineux, le Saule blanc et les Frênes commun et oxyphylle. La taille en têtard de ces derniers, réalisée par émondage, est un élément caractéristique du paysage ligérien.
Au bord de l’eau poussent également des plantes aux belles inflorescences. La blanche Reine des prés, la le jaune Iris des marais et la violette Salicaire commune en sont les plus connues.
Des espèces plus discrètes apparaissent l’été sur les grèves ou les petits îlots émergeant des flots. Souvent naines, elles sont adaptées aux crues et décrues. Ce sont par exemple la Pulicaire vulgaire et le Souchet de Micheli.
Les prairies inondables des vallées alluviales présentent, elles aussi, une flore très spécifique. Au côté de l’emblématique Fritillaire pintade fleurissent notamment la Cardamine des prés et la Gratiole officinale.
Au fil de l’eau, un défilé d’animaux
Parmi les poissons des rivières angevines, certains sont de grands migrateurs venus de l’océan Atlantique. Saumon, anguille, Grande Alose ou encore Lamproie marine et fluviatile sont anadromes : ils passent une partie de leur vie en eau salée et une autre en eau douce. La présence de ces espèces menacées sur le département mobilise de nombreuses actions visant à faciliter leur migration.
Qui dit eaux poissonneuses dit… oiseaux piscivores ! Et le Héron cendré n’est pas le seul échassier à harponner les habitants de ces eaux. L’Aigrette garzette, la Grande Aigrette et le Héron bihoreau peuvent être rencontrés le long des rivières. Le long de la Loire d’autres oiseaux piscivores remarquables peuvent être observés comme le Balbuzard pêcheur et les Sternes pierregarin et naine.
D’autres animaux fascinants investissent les vallées de l’Anjou. Le très menacé Râle des Genêts s’invite par exemple à la belle saison dans les prairies humides des Basses vallées angevines.
Tout aussi emblématiques, la loutre et le castor continuent leur recolonisation des rivières du Maine-et-Loire. Plus méconnu, le Campagnol amphibie trouve encore en Maine-et-Loire des cours d’eau où s’établir.
De petits êtres d’un grand intérêt patrimonial
Il ne faudrait pas bouder les insectes des vallées, qui sont d’une remarquable diversité. Il y a là des papillons rares, en particulier dans les prairies humides. Le Damier de la Succise recherche la Succise des prés tandis que l'Azuré des mouillères guette les Gentianes pneumonanthes. Ces dernières sont les plantes hôtes dont se nourriront leurs progénitures.
Certaines libellules et demoiselles affectionnent par ailleurs les eaux courantes. C’est le cas du Caléoptéryx éclatant et du Gomphe serpentin.
Enfin, les vieux arbres têtards attirent l’élégante Rosalie des Alpes. Emblématique de la vallée ligérienne, ce coléoptère pond dans le bois mort dont se nourriront ses larves.
Les actions du Département pour les préserver
En fond de vallée, les prairies et autres zones humides sont peu à peu remplacées par des cultures ou des peupleraies. Ces transformations des milieux se font au détriment de leur biodiversité. Le Département de Maine-et-Loire engage et finance donc des reconversions en herbage et protège les prairies existantes. Des travaux de génie écologique sont également réalisés sur certains bras morts et marais pour les maintenir en l’état.
Les rivières et leurs abords constituent par ailleurs des corridors écologiques. De multiples espèces comme les chauves-souris et les poissons les empruntent pour se déplacer. Avec les syndicats de bassins versants et de nombreux autres acteurs, le Département œuvre à préserver et améliorer ces voies de déplacement et couloirs de migration.
La trame bleue que forment les cours d’eau sont également la voie de propagation d’espèces exotiques envahissantes, comme le Xénope lisse, la Jussie rampante et la Renouée du Japon. Des actions sont donc menées pour freiner l’expansion de ces espèces dangereuses pour la faune et la flore locale.
Un grand défi s’ajoute aujourd’hui à toutes les problématiques concernant les vallées angevines : le changement climatique. L’étiage de plus en plus sévère que connaissent de nombreux cours d’eau demande une mobilisation de tous les acteurs du territoire. Le Département, par son réseau de suivi de la qualité de l’eau, son rôle dans la stratégie de gestion quantitative de l’eau, œuvre pour une répartition plus équitable et durable de la ressource en eau.
Découvrir les rivières et vallées alluviales de l’Anjou
À pied ou à vélo, de multiples sentiers et pistes permettent de partir à la découverte des vallées de l’Anjou. Il est même possible de naviguer sur certains cours d’eau, comme la Mayenne et la Loire.