Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
Libellule à quatre tâches © Vincent Lombard

Les Libellules

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Des insectes géants dans les zones humides de l’Anjou

« Vroooooum » ! Ce vrombissement, parfois très audible, se fait entendre sur les berges des étangs et cours d’eau à la belle saison. Il signale le passage d’un Anisoptère, plus communément appelé Libellule. Véritable hélicoptère du monde animal, cet insecte impressionne par sa taille et ses couleurs vives. Il n’en reste pas moins parfaitement inoffensif : pas de risque de piqûre ou de morsure !

En Maine-et-Loire, plus d’une trentaine espèces d’Anisoptères y sont à découvrir.

  • Aspect : insecte au très long abdomen, la Libellule peut atteindre des dimensions impressionnantes (8 cm pour l’Anax empereur). Ce corps fuselé porte 4 ailes indépendantes, très nervurées, permettant d’enchaîner brusquement vol stationnaire, accélérations à toute allure ou même mettre la marche arrière. La tête quant à elle est munie de deux gros yeux assurant une vision périphérique optimale.
  • Longévité : les formes adultes ne vivent que quelques semaines. Mais les larves, joliment appelées naïades, se développent dans l’eau durant 1 à 3 ans. Si elles ont fini leur croissance mais que les conditions climatiques ne sont pas bonnes, elles peuvent patienter un an de plus avant de gagner la terre ferme.
  • Régime alimentaire : les adultes chassent des insectes, notamment des moustiques, des mouches et d’autres libellules. Les naïades sont elles aussi d’impitoyables chasseuses. Elles possèdent une mâchoire à crochets appelée « masque » qui est mobile ! Elles la projettent sur leurs proies (larves d’insectes, têtards, petits poissons) comme un harpon.
  • Prédateurs : oiseaux, araignées, poissons ainsi que d’autres libellules tel l’Anax empereur. Les grenouilles, si elles ont survécu aux naïades durant le stade têtard, croquent volontiers des libellules.
  • Comportement : bien qu’aquatique, la larve ne nage pas. Elle peut en revanche se propulser en expulsant de l’air de son rectum, ceci afin de fuir un prédateur.
  • Reproduction : les femelles Anisoptères font un lâcher d’œufs au-dessus de l’eau ou les déposent sur une berge sableuse. Les espèces de la famille des Aeshnidae, comme l’Anax empereur, font toutefois figure d’exceptions. Elles glissent en effet leurs œufs dans les tiges de plantes aquatiques.

Où vivent les Libellules en Maine-et-Loire ?

Certaines Libellules préfèrent les eaux dormantes, claires ou stagnantes. D’autres, au contraire, investissent les zones calmes des cours d’eau, petits ou grands.

Emblématiques de l’Anjou, la Leucorrhine à front blanc et la Leucorrhine à large queue investissent pour leur part les étangs ayant une très bonne qualité d’eau. Elles se font toutefois de plus en plus rares suite à la régression de leur habitat.

La vallée de la Loire présente par ailleurs un cortège patrimonial et original de Gomphes qu’il est assez courant d’observer. Le Gomphe serpentin et le Gomphe à pattes jaunes sont notamment très typiques des paysages ligériens.

Quant au fameux Anax empereur, il est commun en Anjou et peut être observé sur tous types de milieux humides, même dans les prairies !

Plusieurs espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire sont riches en libellules, en particulier :

Comment observer ces insectes volants ?

Les libellules se rencontrent surtout dans les zones ensoleillées car elles ont besoin de l’énergie du soleil pour voler.

Pour bien les observer, il faut prêter attention à leurs va-et-vient. Les plus grosses sont généralement très territoriales et patrouillent en suivant des linéaires de rives bien définis. Elles vont également toujours se percher sur les mêmes promontoires : une branche, une touffe d’Iris… Une fois leur tour de garde décrypté, il suffit alors de s’accroupir discrètement au meilleur emplacement. En étant patient, on pourra ainsi les observer de près.

Il est intéressant également de chercher l’exuvie des Libellules, c’est-à-dire l’enveloppe corporelle que la nymphe a quittée lors de sa mue en adulte. On peut trouver les exuvies accrochées aux plantes lacustres, souvent intactes. Lorsqu’elles sont agitées par le vent, on pourrait croire que c’est un insecte bien vivant !

Libellule ou Demoiselle ?

Les Libellules ont des cousines fort semblables : les Demoiselles. Ensemble, elles forment la grande famille des Odonates (signifiant « mâchoire dentée »).

Plusieurs détails permettent de distinguer facilement une Libellule d’une Demoiselle. Ces dernières sont plus fluettes, moins bruyantes et n’ont pas les yeux accolés mais séparés. C’est aussi leur posture, une fois posées, qui laisse peu de place au doute. La Demoiselle replie en effet ses ailes tandis que la Libellule les garde écartées, à l’horizontale.

Des espèces en danger à protéger

De nombreuses espèces de Libellules souffrent de la disparition des zones humides. Elles sont, qui plus est, souvent exigeantes quant à la qualité de leur milieu, ayant besoin d’un riche herbier aquatique.

Pour leur venir en aide et contribuer globalement à un meilleur état des plans d’eau, diverses actions sont menées. Elles visent en premier lieu à améliorer la qualité de l’eau afin que des plantes fragiles (Potamots, Characées…) puissent s’y développer.

L’entretien des berges est également pensé au regard du cycle de reproduction des Libellules. Les fauches sont effectuées lorsqu’elles ne risquent pas de détruire les œufs des espèces pondant dans des tiges de végétaux.

Il s’avère possible même sur un petit plan d’eau de venir en aide aux Libellules. Il suffit d’entretenir différemment par endroits les berges pour faire apparaître une variété d’habitats propices aux libellules. On peut alors voir une quinzaine d’espèces d’Odonates (Libellules et Demoiselles) s’y installer, voire plus !

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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