Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Castor d'Europe © Shutterstock

Le Castor d’Europe

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Le retour du Père Castor en Anjou

De par ses talents d’architecte, il nous fait rêver depuis notre plus jeune âge. Le Castor édifie des terriers-huttes complexes et bâtit des barrages faits de branchages, d’argile et même de galets. Semblant maîtriser sur le bout des griffes l’hydrologie et le bûcheronnage, il est capable d’adapter avec brio son habitat à ses besoins. Ce rongeur fascinant est aujourd’hui de retour dans tout le Maine-et-Loire !

  • Aspect : le Castor d’Europe (Castor fiber) mesure entre 75 et 90 centimètres de long et peut peser plus de 30 kg. Sa queue est atypique : en forme de rame et recouverte d’écailles, elle peut atteindre les 16 cm de large. Couplée à des pattes postérieures palmées, elle fait de lui un excellent nageur. Son pelage est par ailleurs très dense et imperméable. Quant à ses grandes incisives jaunâtres voire rougeâtres, elles poussent tout au long de sa vie.
  • Régime alimentaire : herbivore. C’est un grand consommateur d’écorce et des parties tendres des branches. À la belle saison il consomme les feuilles et plantes annuelles tandis qu’à l’approche de l’hiver il stocke des branches.
  • Longévité : 10 à 15 ans dans la nature.
  • Comportement : les Castors vivent en famille, formant une petite tribu de cinq ou six individus. Les jeunes restent en effet avec leurs parents jusqu’à un, deux ou trois ans, voire plus s’ils ne trouvent aucun territoire où s’implanter.
  • Terrier : l’entrée est immergée, elle donne sur un couloir oblique menant à une chambre située au-dessus du niveau de l’eau. Cette dernière peut atteindre 1 mètre 20 de diamètre et faire 50 cm de haut ! Une petite cheminée la surmonte permettant d’aérer la pièce. Elle est cachée par quelques branchages, formant parfois une véritable « hutte ».
  • Prédateurs : les jeunes sont parfois la proie des Loutres et des Renards.
  • Reproduction : l’accouplement a l’originalité d’avoir lieu dans l’eau, ventre contre ventre. Généralement, la femelle n’aura qu’une portée de deux petits par an. Le risque de prolifération de l’espèce est donc très limité, contrairement au Ragondin.
  • Communication : s’il perçoit un danger, le Castor plonge tout en frappant l’eau de sa queue : il avertit ainsi toute sa famille. L’animal marque par ailleurs son territoire grâce au castoréum, une sécrétion huileuse et musquée.

Où vit cet animal en Maine-et-Loire ?

Le Castor n’est pas très regardant quant à la taille du cours d’eau où il s’installe. Un ruisseau comme un fleuve peuvent lui convenir tant qu’ils sont toujours en eau et suffisamment profonds. L’animal doit en effet pouvoir se déplacer sans être vu. Les courants trop forts le font par ailleurs fuir et il a besoin d’une ripisylve étendue, si possible riche en saules et peupliers.

Un retour en force

Recherché pour sa fourrure et ses glandes à castoréum ou considéré comme « nuisible », le Castor a fait l’objet d’une chasse intense. Seule une quarantaine d’individus subsistaient ainsi en France au début du XXe siècle, reclus dans la vallée du Rhône. L’espèce avait par ailleurs disparu de nombreux pays européens.

Depuis, l’animal a commencé à reprendre possession des territoires où il était autrefois présent. Il a en particulier été réintroduit sur la Loire dans les années 70. De là, il a recolonisé les vallées de ses affluents : la Mayenne, l'Èvre, le Layon, le Thouet… Et il continue sa progression ! C’est aujourd’hui en Loire-Atlantique que la dynamique de reconquête est la plus marquée.

Le Castor s’est installé dans plusieurs espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire dont :    

Comment observer le Castor d’Europe ?

Le Castor est facilement confondu avec le Ragondin. S’il est vrai que leur allure n’est pas si étrangère, le Castor est bien plus long, plus gros et a une queue plate caractéristique. Dans l’eau le Castor nage par ailleurs presque totalement immergé contrairement au Ragondin. Il est en revanche beaucoup plus rare de l’observer que son invasif comparse.

Des indices de sa présence

Les Castors aménagent leur habitat, laissant des marques bien visibles de leurs activités : terriers-huttes, voies de passage ou coulées, petits barrages sur les affluents. Et, bien sûr, les « chantiers » de coupes d’arbres. Lorsque la taille des troncs en crayon est bien visible, la présence du rongeur ne fait pas de doute !

Une espèce « parapluie » protégée

Le Castor modèle son environnement à plusieurs niveaux. Ses coupes d’arbres permettent tout d’abord de régénérer des milieux dits « ouverts » (herbacés) sur les berges. De nouvelles espèces peuvent alors s’inviter sur le site comme le Campagnol amphibie, des Libellules, de nombreux oiseaux d’eau…

Les barrages parviennent quant à eux à changer la superficie d’un plan d’eau ou le cours d’une rivière. En cherchant à maintenir un niveau d’eau suffisant à leur survie, les Castors en font profiter toute la faune et la flore.

Il suffit de quelques Castors dans un écosystème pour qu’ils y jouent un rôle majeur. L’espèce est ainsi dite « parapluie » et ou « clef de voûte ».

Une protection relativement récente

Le Castor d’Europe est protégé en France depuis 1968. La destruction de ses constructions et de son habitat a également été interdite en 2007.

Ces mesures légales ainsi que des plans de réintroduction ciblés ont porté leur fruit. Si l’espèce se porte mieux, elle reste néanmoins considérée comme « quasi menacée » en Pays de la Loire. La renaturation des cours d'eau dégradés ainsi que la préservation de certains boisements restent donc une priorité dans la gestion des espaces naturels sensibles.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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