Ha
De l’Anjou à la Mayenne, le plus long chemin de halage français
La Mayenne borde l’extrême Est du Massif armoricain. Prenant sa source dans le département du même nom, elle pénètre en Maine-et-Loire au niveau de Daon. Elle serpente alors sur une trentaine de kilomètres avant de s’allier à la Sarthe pour former la Maine. Sur tout ce parcours, sa vallée est reconnue espace naturel sensible (ENS). La Mayenne coule dans une vallée large et plane aux terres acides et inondables, peu propice aux cultures. La rivière a ainsi longtemps été bordée de prairies humides où l’on faisait paître le bétail.
Aujourd’hui, le pâturage est abandonné et les prairies disparaissent. De belles enclaves de bocage subsistent néanmoins et deviennent un refuge pour la faune et la flore.
Par endroits, la Mayenne a rencontré sur son parcours des roches dures. Elle a donc creusé en profondeur au lieu de s’étaler, façonnant une vallée plus étroite. Des coteaux au relief marqué se dessinent ainsi, comme à La Jaille-Yvon.
Pour découvrir les douces ondulations et les couloirs rocheux de la Mayenne, le chemin de halage est tout indiqué. Réaménagé en voie cyclable et agrémenté de panneaux de découverte, il s’étire sur 130 kilomètres !
Faune et flore de la vallée de la Mayenne
La Mayenne à tire d’aile
Le Martin-pêcheur et la Bergeronnette des ruisseaux peuvent être observées volant au-dessus de la rivière. Plus atypique, la Sterne pierregarin, surnommée Hirondelle de mer, s’invite également sur la Mayenne.
Dans le bocage alentour, des Hérons garde-boeufs pourchassent invertébrés et batraciens dérangés par le passage des vaches. Tout autour, pépiements et gazouillis animent les haies et boisements alluviaux. Au fil du printemps, on peut entendre la Mésange bleue, la Fauvette à tête noire, le Rossignol philomèle, le Chardonneret élégant, le Gobemouche gris…
La nuit, le ciel s’emplit du vol des chauves-souris. La Sérotine commune y côtoie la Pipistrelle de Nathusius et une dizaine d’autres espèces. La vallée constitue à la fois une zone de chasse pour certaines d’entre elles et un corridor écologique (couloir de déplacement) pour d’autres. Certaines empruntent en particulier cette « coulée verte » entre leurs lieux de chasse et leur colonie de reproduction. Ces dernières sont nombreuses le long de la vallée, comme sur le site départemental de l’Isle Briand.
Dans les eaux de la Mayenne
Après avoir traversé l’Océan atlantique, l’Anguille européenne remonte la Loire puis la Mayenne. La présence de cette grande migratrice, aujourd’hui menacée de disparition, est une des grandes richesses de cette rivière. Ce n’est pas la seule : elle accueille d’autres poissons totalement ou partiellement protégés. La Bouvière et le Brochet profitent en particulier des prairies inondées l’hiver. Elles constituent en effet de précieuses frayères (lieux de ponte).
Certains mammifères se sentent ici comme un poisson dans l’eau. C’est le cas du Ragondin, qu’un promeneur attentif ne manquera pas d’apercevoir en fin de journée. Bien plus discrètes, des espèces protégées nagent également dans la Mayenne. Le Castor d’Europe a notamment recolonisé la rivière et y côtoie un plus petit rongeur : le Campagnol amphibie. Ce dernier se fait de plus en plus rare et sa présence ici est remarquable !
Promenade botaniste au fil de la rivière
Pour qui sait identifier les arbres, la présence de Frênes le long du chemin de halage ne passera pas inaperçue. Ces arbres majestueux y côtoient les Érables planes, les Saules ainsi que des Aulnes glutineux, typiques des ripisylves.
La vallée de la Mayenne est également très fleurie. Le jaune du Nénuphar et de l’Iris se marie au rose de la Salicaire et de la Cardamine des prés.
Cet ENS est également un refuge pour de nombreuses plantes rares. La Lathrée écailleuse en est l’une des plus originales. Dépourvue de feuilles, elle vit en parasitant des arbres. Elle ne leur ponctionne toutefois que peu de sève via ses suçoirs et ne porte pas atteinte à leur développement. Elle peut être observée au printemps, notamment vers Montreuil-Juigné. Elle développe en cette saison une tige entièrement recouverte de fleurs rose pâle !
Autre rareté : la Scutellaire à feuilles hastées. Cette plante protégée très discrète pousse dans les lieux nouvellement exondés de la vallée. Elle donne de délicates fleurs bleues tubulées.
Une voie navigable au riche patrimoine
La Mayenne a été aménagée pour la navigation à partir du XVIe siècle et plus particulièrement au XVIIIe. Elle a été canalisée de la ville de Mayenne jusqu’à Angers et de multiples écluses ont été construites. Jusqu’au milieu du XXe siècle, chalands à voiles, gabarres et péniches transportaient ainsi marchandises et matériaux.
Aujourd’hui, le transport de sable, de céréales ou de cidre a laissé place au tourisme fluvial. Des bateaux de plaisance de plus en plus nombreux s’entrecroisent sur la Mayenne. Il faut dire que de nombreux lieux pittoresques invitent à la découverte…
Avec ses bâtisses aux vieilles pierres, Chenillé-Changé en est un bel exemple. Le village a également conservé en état de fonctionnement un vieux moulin à eau. Le Moulin Bouin, avec son imposante tour carrée, a des accents italiens et moyenâgeux !
Un espace naturel sensible protégé
Sur l’ENS de la Mayenne, un contrat territorial eau définit plusieurs actions pilotées par le Département. Il s’agit en particulier d’entretenir la ripisylve et d’aménager les barrages pour la continuité écologique de la rivière.
Les rendez-vous nature
Il n'y a aucun évènement organisé pour le moment.