Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Basses Vallées Angevines

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L’une des plus belles zones humides d’Europe

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Les Basses vallées angevines constituent un vaste secteur de confluence entre la Mayenne, la Sarthe et le Loir. Aux portes d’Angers s’étendent là quelques 4500 Hectares de prairies alluviales piquetées de haies et de peupleraies. Boires, canaux, fossés et mares ponctuent également le paysage.

Cet ensemble de terres humides, vouées à l’élevage, opère une véritable mue l’hiver. Inondée, la plaine se change en l’un des plus grands lacs de France. Seuls émergent alors frênes et peupliers, en lignes disparates ou petits bosquets. Le spectacle, saisissant, n’est que plus beau sous les jeux de lumière du soleil couchant.

La faune et la flore évoluent également au rythme des crues et des saisons. D’un mois à l’autre, les Basses vallées accueillent des hôtes très différents. Elles constituent en particulier un site ornithologique majeur. La diversité des oiseaux n’y a d’égal que leur nombre !

Ce vaste espace naturel sensible est reconnu internationalement pour sa grande valeur patrimoniale. Il a ainsi intégré le réseau Natura 2000, tant pour sa biodiversité que ses paysages.

Toujours changeantes, les Basses vallées angevines se visitent et se revisitent à l’infini. Les observatoires n’y manquent pas, en particulier à Cantenay-Épinard et Écouflant. Et si, à la façon d’un oiseau migrateur, le promeneur souhaite prendre de la hauteur, il pourra monter dans le ballon captif du parc Terra Botanica.

Pour découvrir le site, suivez les sentiers natures du Département :

Faune et flore des Basses vallées angevines

Une nurserie géante

Les Basses vallées angevines, riches en roseaux, sont prisées par les fauvettes aquatiques. Sous ce nom se cache un ensemble de petits passereaux migrateurs se ressemblant beaucoup. Les Rousserolles effarvate, verderolle et turdoïde, le Phragmite des joncs et le très menacé Phragmite aquatique nichent ici. Leurs nids suspendus, cachés dans les hautes herbes, sont invisibles pour le promeneur... Mais pas pour le Coucou qui, peu enclin au devoir maternel, vient y déposer ses œufs.

N’en déplaise à ces fauvettes, les Basses vallées angevines sont avant tout connues pour leurs oiseaux prairiaux. Ces derniers nichent à même le sol, dissimulés dans les hautes herbes. C’est le cas du Tarier des prés mais aussi du Râle des Genêts, l’espèce la plus iconique des lieux. Les Basses vallées angevines constituent en effet l’un des derniers bastions du Râle des Genêts.

Dans les buissons bordant les prairies, ce sont d’autres petits oiseaux qui y font leurs nids : les Bruants.

Un hôtel 5 étoiles pour les oiseaux de passage

De nombreux oiseaux migrateurs s’arrêtent ici le temps d’une halte bien méritée. C’est en particulier lors des migrations pré-nuptiales, entre février et mars, que les effectifs sont importants. Jusqu’à 100 000 oiseaux viennent alors y stationner !

À la sortie de l’hiver, en effet, les prairies dites basses sont encore inondées tout en étant réchauffées. Les plantes et petits invertébrés se multiplient alors et représentent une précieuse manne alimentaire. Les oiseaux coupent donc par ici avant de rejoindre les côtes du Nord de la France. Les oies cendrées et les canards se font très nombreux, en particulier le Canard pilet. Les limicoles s’invitent également en nombre. Pour la Barge à queue noire, les ornithologues estiment que 15 % de la population d’Europe de l’Ouest peut s’y retrouver !

Des castors, des loutres et de grands migrateurs

Les oiseaux ont la cote dans les Basses vallées angevines mais ils n’en sont pas les seuls habitants... La loutre et le castor y vivent également, ainsi que de plus petits mammifères aquatiques. C’est notamment le cas du Crossope aquatique, une musaraigne rare et menacée.

Tout ce petit monde évolue ici incognito et seuls quelques indices trahissent leur présence. Des arbres taillés en crayon ou des branches amassées sont par exemple l’œuvre du castor.

Si la loutre vit là, c’est que rivières et étangs y sont poissonneux. Des espèces migratrices aujourd’hui rares remontent même certains cours d’eau. La Grande alose, une cousine du hareng, est de ceux-ci, tout comme la Lamproie marine.

À la sortie de l’hiver, les prairies inondées deviennent par ailleurs des zones de frai pour le brochet. Il pond en effet ses œufs parmi les herbes immergées.

L’anecdote du naturaliste Des « chants » inaccoutumés

N’est pas Grive musicienne ou Rossignol philomèle qui veut ! Parmi les oiseaux nichant sur les Basses vallées angevines, certains ont un chant… particulier. C’est le cas du Râle des genêts, qui émet un coassement rauque rappelant son nom latin : « crex crex ». La Marouette ponctuée laisse également entendre un curieux coassement de grenouille... Les manifestations nocturnes de ce grande migrateur sont empreintes de mystères : l’espèce est discrète et peu connue.

De l’eau un peu, beaucoup, passionnément

Les plantes se répartissent ici selon leur affinité pour l’eau. Les zones les plus basses peuvent être inondées pendant six mois. Les espèces y poussant doivent donc apprécier avoir les pieds dans l’eau ! On y trouve en particulier des graminées vivaces comme la Glycérie aquatique, adaptée à des inondations temporaires ou la rare Gratiole officinale qui passe la mauvaise saison à l’état de bourgeon enterré dans le sol.

Les zones un peu moins basses sont constituées de prairies de fauche où l’on observe des Oenanthes, le Sénescon aquatique ou encore la protégée Inule d’Angleterre.

2ème ENS

en nombre total d’espèces recensées (plus de 500 depuis les années 2000)

Des prairies richement fleuries

L’étage supérieur des basses vallées, qui n’est inondé que peu de temps, est le plus coloré au printemps. Le rose pâle de la Cardamine des prés s’associe au damier mauve des clochettes de la Fritillaire pintade. Emblématique de la campagne angevine, cette dernière est plus connue dans la région sous le nom de « Gogane ».

Dans ces prairies humides se trouvent également de belles orchidées tel l’Orchis à fleurs lâches. Ce dernier peut, certaines années, y être présent par milliers !

Un bocage dense vient contraster par endroits avec ce vaste tapis de prairies humides. Les Frênes têtards sont alors très nombreux, dans les haies en particulier. Des insectes xylophages menacés profitent de ces arbres souvent âgés, comme la belle mais discrète Rosalie des Alpes.

Vivre au rythme des inondations

Dans les Basses vallées angevines, les affluents de la Loire se mettent souvent à déborder. Ils créent alors des crues d’amont. D’autres fois, c’est la Loire elle-même qui gonfle un peu trop et se déverse dans la Maine, à contre-courant. Ce sont alors des crues d’aval. Et lorsque tous les cours d’eau quittent leur lit, la cuvette naturelle que forment les Basses vallées angevines se trouve remplie « à ras bord »

Les agriculteurs ont de tout temps dû composer avec les inondations. Elles ont limité les usages des terres à des prairies de fauche et au pâturage. Dans le même temps, elles se sont révélées très favorables à cette activité d’élevage : les crues d’hiver offrent au printemps un fourrage de qualité et abondant.

Des crues tardives sont néanmoins observées de plus en plus fréquemment depuis quelques années. Les agriculteurs doivent donc rester sur le qui-vive et déplacer les troupeaux si besoin. Mais ce sont surtout les prairies de fauche qui en pâtissent, avec des dégâts importants. La biodiversité en fait aussi les frais, en particulier les espèces nichant dans les prairies comme le Râle des Genêts.

Un espace naturel sensible préservé

Protéger le Râle des genêts et ses compères

Un travail important de suivi des populations d’oiseaux est mené par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Les effectifs du Râle des Genêts font en particulier l’objet de la plus grande attention. Ce dernier est une espèce dite parapluie : sa protection est bénéfique pour de nombreux animaux partageant son milieu de vie. Les mesures agro-environnementales mises en place pour le Râle des Genêts (fauches tardives et réalisées à vitesse modérée, zones refuges…) profitent notamment à d’autres oiseaux prairiaux.

Des actions à toutes les échelles

Diverses mesures visent à préserver les écosystèmes des Basses vallées angevines.

Pour les zones bocagères, des haies sont replantées et les vieux arbres têtards sont entretenus. Les prairies sont par ailleurs préservées en limitant depuis quelques années les plantations de peupliers. Certaines peupleraies sont même reconverties aujourd’hui en prairies.

Le Département œuvre également à favoriser la continuité entre les rivières des Basses vallées angevines et la Loire. L’objectif visé est notamment de faciliter le franchissement des barrages par les poissons migrateurs. Des travaux hydrauliques sur les bras des cours d’eau sont également réalisés afin de leur redonner du courant et éviter qu’ils ne se ferment.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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