Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
Orchis à fleurs lâches © Clément Fourrey

Les Orchidées

Temps de lecture :  min.

Sauvages mais raffinées, les Orchidées enchantent l’Anjou

Chez le fleuriste ou dans les jardineries, elles ont le don de nous envoûter... Il faut dire que les Orchidées ont des fleurs colorées d’une exquise excentricité. Souvent originaires d’Asie ou des Antilles, ces plantes apportent une touche d’exotisme dans nos foyers. Mais, si on l’ignore souvent, c’est aussi au cœur des espaces naturels de Maine-et-Loire que l’on peut en observer. Peu communes, ces espèces sont souvent protégées et doivent n’être touchées qu’avec les yeux.

  • Aspects : la grande famille des Orchidées rassemble différents groupes d’espèces, en particulier les genres : Orchis, Ophrys, Epipactis… Elles ont toutes pour point commun de présenter une grande tige centrale. À la base de celle-ci se tiennent deux ou trois feuilles simples, assez imposantes, souvent nervurées. Au sommet fleurissent d’élégantes fleurs présentant 3 ou 6 pétales dont l’un est plus grand que les autres : le label.
  • Longévité : plantes vivaces, les Orchidées vivent plusieurs années. Elles passent toutefois l’hiver uniquement sous la forme d’un tubercule contenant des réserves. Celui des Orchis a la forme d’une paire de… testicules ! D’où leur nom d’« orchis » désignant en Grec cet organe. Au printemps, les Orchidées utilisent les ressources contenues dans ce tubercule pour produire un nouvel appareil végétatif (tige et feuilles).
  • Adaptations : les Orchidées rivalisent d’ingéniosité pour attirer les insectes pollinisateurs. Aux couleurs et odeurs s’ajoutent l’emploi de phéromones spécifiques à certains insectes ou même du mimétisme. Ce dernier cas est visible chez les espèces du genre Ophris. Le label de l’Ophris abeille, par exemple, mime la femelle de certaines espèces d’abeilles solitaires afin d’attirer les mâles !
  • Reproduction : les Orchidées ne deviennent matures qu’après plusieurs années, une quinzaine pour l’Orchis brûlé ! Les grains de pollen chez l’Orchidée sont agglomérés en un amas appelé pollinie. Cette petite boule de « spermatozoïdes végétaux » va se coller sur l’insecte venu visiter la fleur. En visitant d’autres plantes ce dernier va déposer à chaque fois une petite partie de la pollinie et permettra ainsi la fécondation.
  • Dissémination des graines : les Orchidées produisent des graines en grande quantité mais très petites. Similaires à de la poudre, elles sont emportées par le vent lorsque les capsules les contenant s’ouvrent.
  • Développement : les graines ne comportant aucune réserve, elles ne peuvent germer sans l’aide d’un champignon. Ce micro-organisme s’associe alors avec la jeune plante, lui apportant des minéraux. Lorsqu’elle aura ses premières feuilles, l’Orchidée lui apportera en échange du « sucre » issu de la photosynthèse. Cette entraide est appelée symbiose mycorhizienne.

Où poussent les orchidées en Maine-et-Loire ?

Les Orchidées françaises poussent principalement dans les plaines calcaires. Mais elles y investissent différents milieux et il existe par ailleurs des exceptions.

Les espèces adaptées aux pelouses et prairies alcalines ensoleillées sont les plus nombreuses. L’Orchis bouffon, l’Orchis pyramidal ou encore l’Orchis brûlé en sont des exemples.

Certaines Orchidées également calcicoles préfèrent au contraire les endroits assez ombragés tel l’Orchis homme-pendu. On le trouve en particulier au pied des haies. Quant à l’Orchis pourpre, c’est un amateur de forêt tout comme la Néottie Nid-d’Oiseau. Cette dernière est une Orchidée particulièrement adaptée au milieu sombre où elle pousse : elle ne cherche pas à capter les rares rayons lumineux mais se développe en parasitant les arbres du sous-bois !

Par ailleurs, si de nombreuses Orchidées investissent les coteaux secs, certaines se développent dans les zones humides. L’Orchis tachetée et l’Orchis à fleurs lâches sont de celles-là, ainsi que la bien nommée Épipactis des marais.

Plusieurs espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire abritent des Orchidées remarquables, notamment :

Comment observer et reconnaître ces gracieuses plantes ?

Les Orchidées fleurissent généralement au début de l’été. Certaines sont toutefois plus tardives telle la Spiranthe d’automne qui se pare d’une belle spirale de fleurs blanches entre août et octobre. Les Orchidées sont par ailleurs capricieuses en matière de floraison et celle-ci reste assez imprévisible. Il faut donc surveiller les coins à Orchidées, tout comme les coins à champignons, et attendre que la magie opère !

Parmi les espèces les plus couramment rencontrées :

  • L’Orchis bouc revêt des fleurs aux labels en forme de long filament entortillé. Lorsque le vent souffle on peut ainsi voir les labels s’agiter et renifler le « doux parfum » de l’animal dont elle porte le nom…
  • L’Orchis mâle nommée localement « pentecôte », donne d’avril à juin une inflorescence rose vif dont les fleurs sont peu tachetées. Les feuilles en revanche présentent souvent des taches foncées.
  • L’Orchis homme-pendu et l’Orchis singe peuvent se ressembler mais le premier est moins coloré et son label ressemble à un primate plus anthropomorphe.

Des fleurs menacées à protéger

La gestion des pelouses et prairies accueillant des Orchidées est primordiale. Elle passe notamment par la fauche tardive permettant de s’assurer que ces dernières aient le temps d’être pollinisées puis de libérer leurs graines. C’est ce qui est par exemple fait au parc départemental de l’Isle Briand pour une population d’Orchis brûlé.

L’arrachage des Orchidées participant à leur disparition est par ailleurs fortement déconseillé. Leur beauté leur porte préjudice tant la cueillette sauvage a décimé certaines populations.

Au-delà des Orchidées, toute une flore menacée

Les Orchidées fascinent l’être humain et se révèlent ainsi être de bonnes espèces « porte-drapeau ». L’intérêt qu’elles suscitent permet en effet de mobiliser les acteurs d’un territoire pour la préservation de sites naturels. De nombreuses plantes menacées mais d’apparence plus « banale » en profitent alors.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

Retour en haut de la page