Anjou - Département de Maine-et-Loire
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© Étienne Begouen

Coteaux du Layon

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Les Coteaux du Layon : des vins d’Anjou et bien davantage !

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Le Layon est une rivière avant tout réputée pour les coteaux viticoles qui la bordent. Mais sa vallée présente également des paysages hauts en couleur et une diversité de milieux d’un grand intérêt écologique. La plaine dans laquelle serpente le cours d’eau entre les Verchers-sur-Layon et St-Georges-sur-Layon est ainsi reconnue espace naturel sensible (ENS).

Il ne faut pas chercher ici le fameux paysage très encaissé que dessine le Layon de Thouarcé jusqu’à sa confluence avec la Loire. Le promeneur découvrira un décor au doux relief, moins dépaysant mais non moins dénué de charme.

La rivière se fait plus ou moins large dans un fond de vallée presque plat. En période de crues, elle a ainsi tout le loisir de s’étendre dans les terres alentour.

La ripisylve bordant le cours d’eau est entourée par des cultures céréalières et quelques prairies bocagères. Ce n’est que sur la rive droite, lorsque la pente se fait plus abrupte, que les vignes s’invitent dans le paysage. Elles ondulent alors sur tout le coteau, entrecoupées tantôt par des villages, tantôt par des châteaux.

Ce paysage agricole diversifié abrite une flore remarquable et des animaux menacés. Les amoureux d’orchidées auront notamment de quoi faire de belles découvertes !

Faune et flore des coteaux du Layon

Du cours d’eau au coteau, une campagne habitée

En dépit de son nom, le ruisseau de Court-S’il-Pleut reste très calme la plupart du temps. Il accueille ainsi le Triton palmé, tout comme le Layon, là où le courant se fait faible.

Le triton n’est pas le seul amphibien à être présent dans la vallée. Le Crapaud commun, lui aussi protégé, ainsi que le Xénope lisse, une espèce invasive, s’y sont également installés.

Au-dessus de l’eau, c’est la Bergeronnette des Ruisseaux qui s’active. Cet oiseau insectivore au ventre jaune et au dos gris virevolte de tous côtés en de gracieuses ondulations. Elle côtoie quelques odonates (libellules et demoiselles) comme le courant Pennipatte bleuâtre ou le plus rare Cordulégastre annelé.

Dans les champs, ce sont notamment l’Alouette lulu et le Pipit des arbres qui peuvent être aperçus. Le promeneur croisera peut-être aussi sur son chemin une Perdrix rouge, celle-ci affectionnant les champs et les vignes. Ce gallinacé est encore présent à l’état sauvage dans les Pays de la Loire, sans qu’il ne soit issu de lâchers.

La nuit, le Grand Rhinolophe , une chauve-souris, prend son envol au côté de la Chouette hulotte. Si cette dernière traque les mulots et campagnols, le Grand Rhinolophe chasse quant à lui de gros insectes. Dans son viseur : des coléoptères et des papillons de nuit. Parmi ces derniers, la Découpure (Scoliopteryx libatrix) est un lépidoptère nocturne caractéristique des berges de cours d’eau. Tout comme son prédateur, il passe l’hiver dans une cave ou une grotte. Une particularité peu connue qu’il partage en réalité avec de nombreux autres papillons !

L’anecdote du naturaliste Papillon ou fragment d’écorce ?

D’arbre en arbre vole le Silène. Ce papillon méridional présent sur l’ENS cherche à être vu le moins possible. Et il faut reconnaître que c’est un as du camouflage! S’il présente le dessus des ailes très coloré, il les garde toutefois bien repliées lorsqu’il se pose. Difficile ainsi de le distinguer de l’écorce ou même d’un sol caillouteux ! Pour l’observer entre mai et octobre, il faut donc réussir à l’apercevoir entre ses arrêts stratégiques. Cette adaptation évolutive s’appelle le cryptisme. Tout comme le Silène, de nombreuses autres espèces se confondent avec les surfaces sur lesquelles elles évoluent.

Jusqu’à 650

C'est le nombre de femelles de Grand Rhinolophe qui ont pu être dénombrées au cours des comptages annuels de chauves-souris au château d’Echuilly.

Sur les coteaux calcaires, une flore bigarrée

Des plantes dites calcicoles ont élu domicile sur les coteaux calcaires du Layon. Le Mélampyre des champs est l’une des plus remarquables d’entre elles. Il donne de juin à juillet de grandes inflorescences passant du blanc au rose puis au violet au cours de sa floraison. Cette plante des moissons, ou plante messicole , se fait de plus en plus rare. En Pays de la Loire elle est considérée comme quasi menacée.

Le coquelicot est une plante messicole bien plus commune. Présent lui aussi sur les coteaux, il apporte pour sa part des touches sanguines au paysage.

Autre plante quasi menacée dans la région, la Gesse des bois ou Grande Gesse n’a en réalité pas grande chose de sylvestre. Elle déploie ses nombreuses et grandes fleurs roses au bord des haies et des champs. Ses grands pétales, telles des ailes, donnent l’impression que des papillons flashy se sont posés sur la plante !

Du relativement commun Orchis bouc à la plus rare Spiranthe d’automne, les orchidées sont également nombreuses dans les pelouses.

Dans les prairies humides au bords du Layon, ce sont cette fois les jolies clochettes de la Fritillaire pintade ou Gogane qui accueillent les promeneurs. Quant à la forêt alluviale, elle abrite l'Oenanthe safranée, une ombellifère typique de l'Ouest de la France. Toxique, elle fait partie des plantes les plus dangereuses de la métropole. L’ingestion de son tubercule a ainsi provoqué des accidents mortels.

Un patrimoine bâti typique du Saumurois

Au milieu de cet échiquier de vignes et de friches se trouvent quelques villages typiques de la région. La pierre de tuffeau, emblématique du bâti saumurois, s’invite sur de nombreuses bâtisses. L’une d’entre elles est particulièrement originale : c’est le moulin des Bleuces dont la base conique est composée de cette pierre. Ce type de moulin très singulier est appelé moulin cavier (car possédant une cave) et est typique de l’Anjou. Le moulin des Bleuces est situé à la sortie de Concourson-sur-Layon en allant vers Doué-la-Fontaine. Le randonneur attentif pourra également observer sur un sentier les ruines d’un autre moulin cavier.

La région est également une terre de châteaux. L’un d’eux est même situé au cœur de l’espace naturel sensible : le Château des Mines. Datant du XVIIIe et XIXe siècles, il était auparavant un centre d’exploitation de gisements houillers. Il n’est toutefois pas ouvert à la visite.

Les jardins du manoir de Châtelaison, à Saint-Georges-sur-Layon, sont en revanche visitables. La pierre de tuffeau ici aussi est présente, cette fois sur la façade du manoir. Des caves sont également à découvrir, et des vins à déguster, tout au long du Layon. Rive droite, bien sûr, mais rive gauche également !

Un site à préserver en faveur du Grand Rhinolophe

La présence du Grand Rhinolophe sur l’espace naturel sensible des Coteaux du Layon n’est pas fortuite. Dans la commune de Verchers-sur-Layon se trouve en effet un lieu précieux pour cette chauve-souris menacée : le château d'Écheuilly. Il héberge l'une des cinq nurseries les plus importantes en France pour l’espèce. Le Murin à oreilles échancrées, une autre espèce de chiroptère, profite aussi des combles du château.

La ripisylve du Layon constitue par ailleurs un « couloir » pour le Grand Rhinolophe. Ce dernier l’emprunte afin d’accéder en toute sécurité à des boisements où il pourra chasser. Afin d’agir en faveur de cette espèce, il est donc important de préserver dans le même temps les boisements alluviaux et les dépendances du château.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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