Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Pelouses et Landes Sèches

Temps de lecture :  min.

2 449

hectares de surface

59 %

de la flore connue dans l’ensemble des ENS

45 %

de la faune connue dans l’ensemble des ENS

Des espaces naturels sensibles plus accueillants qu’il n’y paraît

Au premier regard, le paysage qu’offrent les coteaux secs n’est pas très engageant. Sur le sol tantôt sableux, tantôt caillouteux, la végétation s’y fait éparse, maigrichonne, voire rase. Elle forme des pelouses plus jaunissantes que verdoyantes !

Si ces milieux semblent aussi peu propices aux balades que pauvres en biodiversité, les apparences sont trompeuses. La faune et la flore y sont en réalité aussi originales que diversifiées. De nombreuses espèces peu communes en Anjou peuvent y être observées : de belles orchidées, des reptiles agiles, des insectes bariolés...

Les landes sèches sont également des milieux trop souvent négligés. Si ces dernières partagent avec les pelouses des conditions chaudes et arides, elles se révèlent très différentes. Les pelouses sont des espaces ouverts tandis que les landes sont couvertes d’arbrisseaux au feuillage persistant. Lorsque ces derniers prennent de la hauteur et s’étalent, ils forment un véritable maquis. Une aubaine pour les animaux les plus craintifs !

Comment ces milieux se sont-ils formés ?

Les pelouses, maigres herbages des coteaux

C’est souvent sur les coteaux pentus que l’on observe en Anjou des pelouses plus ou moins rocailleuses. Plusieurs facteurs expliquent leur formation :

  • L’exposition, permettant l’expression d’un microclimat chaud et sec ;
  • Le relief, puisque le dénivelé favorise l’écoulement de l’eau qui ne stagne pas dans le sol ;
  • La mince épaisseur du sol, voire l’affleurement de la roche. Selon la nature du sous-sol (calcaire, grès) des pelouses calcaires ou silicicoles (acidiphiles) s’y développent. Sur ce maigre sol sableux ou directement sur les dalles rocheuses poussent des plantes spécialisées, dites pionnières.

Le relief contraignant pour les travaux agricoles ainsi que les conditions pédoclimatiques ont limité la mise en culture des coteaux. L’élevage extensif s’est donc développé et le pâturage des pelouses a assuré leur maintien dans le temps.

Les landes, un embroussaillement par les fourrés

Lorsque des sols pauvres autrefois pâturés ou cultivés sont abandonnés, des landes sèches s’y développent. Les conditions sont en effet trop défavorables pour que la forêt y prenne place rapidement. Ces landes prennent un aspect très différent selon la nature du sous-sol.

Au niveau du Massif armoricain, à l’est de l’Anjou, le schiste donne des sols acides. Des landes silicicoles typiques de la Bretagne s’y développent, dominées par les bruyères et les ajoncs.

À l’Ouest, sur le Bassin parisien, des landes calcicoles prennent place sur le calcaire basique. Les arbrisseaux sont cette fois principalement le prunelier et le rare genévrier.

Faune et flore des pelouses et landes sèches

Des plantes se contentant de peu

Les pelouses sèches sont souvent dominées par des graminées comme le Brome érigé, le Brachypode penné ou encore des Fétuques. Mais elles accueillent aussi des espèces méridionales peu communes dans le reste de l’Anjou. Ce sont en particulier des plantes thermophiles (qui aiment la chaleur) et xérophiles (qui vivent sur des sols secs). Les orpins (Orpin doux, Orpin d’Angleterre, Orpins d’Angers...), la Cotonnière naine ou la Phalangère à fleurs de lis en sont quelques exemples.

Les Orchidées sauvages sont également très typiques des pelouses calcaires. C’est le cas de l’Ophrys abeille, de l’Orchis singe et des plus fréquents Orchis pyramidal et Orchis pourpre.

Les landes sèches sont encore plus fleuries. Comment ne pas tomber sous le charme du rose bonbon de la Bruyère  cendrée et de la callune ? Du jaune vif des genêts et des Ajonc d’Europe et Ajonc nain ? Sans oublier les nombreuses autres plantes aux belles inflorescences poussant là, comme l’Hélianthème faux-alysson.

Des insectes brillant de mille feux

Les pelouses et landes se parent de couleurs à la belle saison et... accueillent beaucoup de papillons ! Certains impressionnent par leur taille, comme le Flambé, d'autres sont plus petits mais tout aussi colorés tels les Azurés du Serpolet et des Cytises. D'autres insectes remarquables vivent là, comme l'Ascalaphe ambrée et la Mante religieuse qui affectionnent les coteaux ensoleillés.

De nombreux criquets et sauterelles y sont également visibles, comme les Œdipodes  aux ailes colorées. Sans oublier les araignées, telle la très belle Érèse coccinelle, que l’on ne rencontre guère que dans les pelouses sèches.

Bronzette sur les pierres, cache-cache dans les fourrés

S’il y en a qui apprécient tout particulièrement les coteaux aux sols caillouteux, ce sont bien les reptiles. Le Lézard  vert et la Coronelle lisse profitent des pierres pour se cacher ou... s’y dorer la pilule ! Les landes plus fraîches et humides accueillent pour leur part la Vipère  péliade, un serpent très menacé.

Certains oiseaux ont fait des landes leur habitat de prédilection, comme la Fauvette pitchou et l’Engoulevent d’Europe. Ils apprécient pouvoir se cacher parmi les épais fourrés. La Linotte mélodieuse, le Tarier pâtre ou encore le Busard Saint-Martin visitent également les lieux.

Sur les terres plus ouvertes des pelouses, l’ornithologue en herbe pourra identifier le Bruant jaune, le Bruant zizi, l'Accenteur mouchet...

Les actions du Département pour les préserver

À travers des plans de gestion, le Département met en place des mesures agroécologiques sur les sites comportant des pelouses ou des landes. Ces actions consistent bien souvent à réinstaurer du pâturage (ovin, caprin…) sur certaines parcelles. Sans action humaine, en particulier le pastoralisme, ces milieux évoluent plus ou moins lentement vers des boisements. Ils perdent alors une grande part de leur intérêt écologique.

Cette pratique d’élevage extensive n’est pas sans contraintes, en particulier sur les coteaux abrupts. Les agriculteurs sont donc accompagnés techniquement et aidés financièrement. Des coupes sont réalisées lorsque des arbres ont déjà bien colonisé les parcelles.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes de l’Anjou

Découvrir des pelouses et landes sèches

Les pelouses silicicoles et landes à bruyères prennent place sur le Massif armoricain et sur quelques sols acides du Bassin parisien. On les rencontre principalement dans les Mauges et le Segréen.

Les pelouses et landes calcicoles sont situées quant à elles sur les coteaux du Saumurois et du Baugeois, dans le Bassin parisien.

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