Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
Vipère péliade © Dorian Angot

La Vipère péliade

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En Anjou, un serpent « dangereux » en grand danger

Crainte, détestée, voire diabolisée, la Vipère péliade (Vipera berus) est en réalité une grande peureuse et une « pacifiste ». Bien que venimeuse, elle ne mord l’être humain que très rarement, seulement lorsque la fuite n’est plus possible.

Moins fréquente que sa cousine la Vipère aspic, la Vipère péliade est particulièrement menacée par le changement climatique.

Cette amoureuse des lieux frais et humides survit encore dans quelques espaces naturels des Pays de la Loire.

  • Aspect : ne dépassant pas les 80 cm, ce n'est pas un serpent impressionnant par sa taille. La Vipère péliade est en revanche trapue et épaisse. Selon les individus, le corps peut être beige, brun, gris… Un motif caractéristique parcourt en revanche toujours le dos de l’animal : une large bande sombre en zigzag. Il est plus marqué chez le mâle que la femelle.
  • Régime alimentaire : petits mammifères, grenouilles, lézards… La Vipère péliade adapte son régime alimentaire à son environnement. Elle tue ces derniers en injectant du venin puis en attendant qu'il fasse effet.
  • Longévité : jusqu’à 20 ans.
  • Adaptations : comme les autres serpents, la Vipère péliade n'a pas d'oreille externe. Sourde, elle est qui plus est assez myope. Mais elle est en revanche très sensible aux vibrations et possède un excellent odorat. La vipère péliade sent par sa langue fourchue, qu’elle fait frémir.
  • Comportement : elle prend des bains de soleil le matin, afin de faire monter sa température interne à 33 degrés. Elle part ensuite à la chasse avant de se réfugier à l'ombre lorsque le soleil est au zénith. En fin d'après-midi elle reprend également un bain de soleil avant d'entamer une seconde session de chasse au crépuscule.
  • Prédateurs : le Hérisson, la Corneille, la Buse et des mustélidés (Putois, Belette...).
  • Reproduction : à la saison des amours, les mâles s’affrontent au cours de ce qui semble être un concours de danse. Ils se dressent, s’enlacent, se balancent et se donnent des coups de tête. Le vainqueur pourra séduire une femelle en glissant autour d’elle, donnant même quelques « baisés » avant l'accouplement. La femelle donnera naissance à sept vipéreaux en moyenne.

Où vit cette vipère en Maine-et-Loire ?

La Vipère péliade recherche des milieux peu arborés mais où la végétation est dense et buissonneuse. Il lui faut des ronciers ou des buissons où se cacher des prédateurs car elle n'est pas très rapide. Elle a également besoin de zones rocheuses, ou tout du moins bien dégagées, afin de prendre des bains de soleil.

Les landes humides à Callune et Ajoncs ainsi que les marais tourbeux sont ses habitats de prédilection. Mais l'espèce se retrouve également dans les fourrés, les bordures de prairies et les lisières de forêt. En Pays de la Loire, on la rencontrait autrefois beaucoup dans le bocage lorsqu'il était encore important.

Contrairement à la Vipère aspic, la Péliade est par ailleurs un serpent nordique qui apprécie des lieux frais et humides. Le Maine-et-Loire constitue ainsi la zone la plus au sud de son aire de répartition.

La Vipère péliade habite encore quelques espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire comme :

Où ce serpent hiberne-t-il ?

La Vipère péliade est relativement peu exigeante quant à la nature de son gîte d’hibernation. Elle passe la mauvaise saison sous une souche d'arbre, un rocher ou dans une galerie de rongeur. Elle n'en sortira qu'entre février et avril.

Comment observer la Vipère péliade ?

Les chances de croiser une Vipère péliade dans un espace naturel de l’Anjou sont aujourd’hui très minces. À sa rareté s’ajoute en effet sa méfiance : elle prend bien souvent la poudre d’escampette sans que le promeneur ne s’en aperçoive. Et si les vibrations du sol ne l’ont pas alertée, elle peut toujours compter sur son camouflage.

Pour les plus motivés, c’est entre mars et octobre qu’ils pourront espérer la croiser, et lorsque les journées ne sont ni venteuses ni trop chaudes.

Vipère ou couleuvre ?

Il y a un détail qui ne trompe pas pour reconnaître les serpents du genre Vipera : leur pupille verticale. Elle est semblable à celle d'un chat. Pas toujours évident à voir cependant !

Si la forme de la tête est souvent évoquée (triangulaire pour les vipères, rondes pour les couleuvres), elle n'est pas très fiable. Comme chez l’être humain, elle dépend des individus !

La taille des écailles peut en revanche être un indice. Grandes chez les couleuvres, elles sont petites et nombreuses chez les vipères. Attention toutefois : la Vipère péliade en possède trois plus grosses au centre de la tête.

Une espèce particulièrement menacée à protéger

La Vipère péliade se fait de plus en plus rare en France. Les Pays de la Loire ne font pas exception et le serpent y est même considéré en danger critique d’extinction.

L’espèce est particulièrement menacée par les transformations que connaît son habitat. Les zones humides que le serpent affectionne se réchauffent, s’assèchent ou sont détruites. Elles peuvent également être colonisées par des arbustes et ne deviennent alors plus propice à l’animal.

Le réchauffement climatique met par ailleurs en concurrence la Vipère péliade avec sa cousine la Vipère aspic. Auparavant, chacune chassait dans des biotopes bien différents : frais et humide pour la péliade, chaud et sec pour l'aspic. Elles sont aujourd’hui contraintes à cohabiter, au détriment de la Péliade.

Agir localement : une priorité

Sur les espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, le Département accompagne et finance l'entretien des habitats favorables à l'espèce ou leur restauration. Pour éviter la transformation naturelle de certaines landes humides en boisement, des coupes régulières des jeunes arbres sont réalisées. De l’éco-pâturage est également mis en place sur certains sites.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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