Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Lézard à deux raies © Vincent Lombard

Le Lézard vert ou Lézard à deux bandes

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Le Lézard vert, un petit dinosaure en Anjou

Lorsqu’il chasse parmi le tapis d’herbes vertes, il est très difficile de le repérer. Mais quand il bronze au soleil, étalé sur une pierre, il ne passe pas inaperçu ! C’est que le Lézard à deux raies (Lacerta bilineata) a de quoi impressionner par sa taille et ses couleurs vives. Plus communément appelé Lézard vert occidental ou, par abus de langage, Lézard vert, ce saurien est endémique de l’Europe de l’Ouest (France, Italie, Espagne principalement). Bien présent en Maine-et-Loire, il est possible de le croiser au cours d’une balade matinale et ensoleillée.

  • Aspect : long et trapu, il peut atteindre les 40 cm mais en mesure plus généralement une trentaine. Il doit sa taille à sa très longue queue, pouvant dépasser de deux fois le reste de son corps. Ses écailles sont vert olive voire fluo. Aussi vive soit cette parure, elle lui offre un bon camouflage dans les pelouses. Les mâles présentent par ailleurs une gorge et des joues bleu turquoise en livrée nuptiale.
  • Régime alimentaire : insectivore (criquets, coléoptères…) mais il consomme plus largement divers invertébrés : escargots, verts, araignées… De jeunes lézards d’autres espèces et des oisillons s’invitent même au menu.
  • Longévité : 15 ans pour les plus chanceux, plus généralement 6.
  • Prédateurs : tant des rapaces (Faucon crécerelle) que des mammifères (Belette) et d’autres reptiles (Couleuvre verte et jaune). Mais près des habitations il est victime d’un prédateur que nous affectionnons tout particulièrement : le chat domestique.
  • Comportement : comme les autres reptiles, c’est un animal à sang froid. Il doit donc se réchauffer en prenant des bains de soleil. Cette thermorégulation constitue sa « morning routine » : il s’y consacre dès 9 heure, avant le Lézard des murailles.
  • Reproduction : les deux partenaires passent plusieurs jours à se dorer la pilule ensemble. En parfaits amoureux, ils partagent même leur cachette (une cavité sous une souche ou une pierre). Mais quand vient l’heure de l’accouplement, le romantisme du mâle passe aux oubliettes. En guise de parade nuptiale, il attrape la femelle par la queue puis lui mord le flan. Madame lézard déposera par la suite ses œufs (de 5 à 25) dans un petit trou creusé au sol.

Où vit le Lézard vert occidental en Maine-et-Loire ?

Le Lézard à deux raies est une espèce thermophile qui apprécie les lieux bien ensoleillés. La végétation dense, buissonnante voire piquante, lui est par ailleurs favorable puisqu’elle lui offre des lieux où se réfugier.

Ces deux exigences ne sont pas très restrictives en termes d’habitats. Le Lézard vert investit ainsi tant les lisières de forêts que les prairies bordées de haies, les friches, les pelouses… Et il est répandu sur une large partie des Pays de la Loire.

En Anjou, le Lézard vert peut être observé dans de nombreux espaces naturels sensibles dont :

Comment reconnaître le Lézard vert ?

Le Lézard vert occidental n’est pas le seul lézard « vert ». Le Lézard des souches et le Lézard ocellé en France ont également des écailles verdâtres. Le premier est toutefois extrêmement rare en Maine-et-Loire et le second n’y est pas du tout présent. Un seul autre lézard pourra être croisé en Anjou : le Lézard des murailles. Plus petit et gris, la confusion est impossible.
S’il est donc facile de reconnaître l’espèce, distinguer les mâles des femelles est une autre paire de manches ! Des bandes claires sur le dos d’un individu permettra cependant de reconnaître une femelle. C’est d’ailleurs ce motif qui a donné son nom à l’espèce.

L’autotomie, une parade qui a un coût

Il est interdit de manipuler ce lézard pour l’observer de plus près, l’espèce étant protégée. Il ne se laissera d’ailleurs pas faire et, s’il ne mord pas réellement, sa mâchoire est puissante ! Il risque, par ailleurs, de déployer son ultime parade : l’autotomie.

Comme d’autres lézards, le Lézard vert est en effet capable de faire diversion en se séparant de sa queue. Et celle-ci repousse, ce n’est pas une légende ! Se séparer d’un membre pour le remplacer n’est toutefois pas anodin. Cela a un coût énergétique pour l’individu et sa nouvelle queue est moins performante. Ses chances de survie s’en retrouvent donc diminuées.

Une espèce à protéger

Les menaces qui pèsent sur l’espèce

Le Lézard vert occidental est une espèce protégée, classée en « préoccupation mineure » sur la liste rouge des Pays de la Loire et nationale.

Les effectifs semblent toutefois à la baisse, en particulier dans les secteurs bocagers. Une étude réalisée en Loire-Atlantique sur un territoire de 45 km2 a conclu à une diminution de 74 % de la population entre 1994 et 2015.

L’évolution des effectifs du Lézard à deux raies dépend en particulier de la ressource en proies disponibles. Les actions humaines néfastes aux insectes impactent donc l’espèce, notamment l’utilisation non raisonnée d’insecticides.

Les actions entreprises pour sa sauvegarde

Les actions de gestion visant à préserver le bocage, restaurer des haies et favoriser une agriculture minimisant les produits phytosanitaires sont favorables au Lézard vert. Et plus largement ce sont de nombreux insectivores, notamment des oiseaux menacés, qui profitent de telles mesures.

Conserver des secteurs de friches et de landes relictuels est également un point important. Il faut pour cela éviter que trop d’arbustes ne se développent dans ces milieux. Les lisières de forêts doivent en particulier faire l’objet d’une gestion raisonnée pour l’espèce.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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