Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Callune © Shutterstock

Les Bruyères

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Rose, lilas ou pourpre : l’Anjou aux couleurs des Bruyères

Tout comme les Ajoncs, les Bruyères sont des plantes arbustives typiques des landes. Si les premiers les illuminent de jaune jusqu’en juin, les secondes les décorent de touches purpurines l’été. De la Callune à la Bruyère des marais en passant par la « Brande », diverses espèces sont à découvrir en Maine-et-Loire. Une balade de prévue en forêt, sur des coteaux rocailleux ou au cœur d’un marais ? Ces incontournables des paysages angevins s’inviteront sûrement au détour d’un sentier, bruissant tendrement sous les jeux du vent.

  • Aspect : arbrisseaux ne dépassant généralement pas les 50 centimètres, à l’exception de la Bruyère à balais. Les Bruyères sont des plantes aux feuilles persistantes insérées le long de leur tige sur trois ou quatre rangées le plus souvent. Les fleurs tubulaires sont nombreuses et présentent 4 pétales et 4 sépales.
  • Longévité : plantes vivaces, elles vivent plusieurs décennies.
  • Adaptations : les Bruyères s’associent à un champignon pour exploiter les rares ressources présentes dans le sol où elles poussent. Ce microscopique organisme se développe sur les racines de la plante. Le processus est appelé « symbiose mycorhizienne ».
  • Reproduction : les fleurs des Bruyères produisent un nectar qui attire des insectes pollinisateurs comme les abeilles. Leur aspect laisse par ailleurs deviner la forme que prendront les fruits : de petites capsules allongées. À maturité celles-ci s’ouvrent, laissant tomber leurs graines.
  • Usages : la complicité entre l’être humain et les Bruyères est une histoire ancienne. Avec la « brande » ou Bruyère à balais, on confectionnait autrefois des toits et… des balais, bien évidemment. Leurs tiges ligneuses étaient également utilisées en bois de chauffage. Aujourd’hui, au-delà du miel bien connu, les Bruyères n’ont guère plus qu’une utilisation ornementale, leur résistance faisant le bonheur des jardiniers.

Où poussent ces plantes arbustives ?

La Callune ainsi que la Bruyère cendrée occupent les sols secs et acides. Elles sont bien présentes dans tout le département.

La Bruyère ciliée pousse de manière plus spécifique dans les landes boisées, acides et fraîches. On peut notamment la voir au nord-est du Baugeois et au nord-ouest du Segréen.

La Bruyère à quatre angles a besoin d’encore plus d’humidité : elle est typique des landes humides et tourbières. On la désigne d’ailleurs également sous le nom de « Bruyère des marais ». Elle est à découvrir sur la moitié nord-est du département.

La Bruyère à Balais s’invite quasi-exclusivement sur les sols acides de l’est du département et dans le sud des Mauges.

En Anjou, certains espaces naturels sensibles accueillent des espèces de Bruyères rares dans la région voire dans toute la France. Les tourbières des Loges et la forêt de Chambiers abritent ainsi la Bruyère de Watson, croisement naturel entre la Bruyère ciliée et la Bruyère à quatre angles. Dans les bois de Joué et de la Frappinière c’est la Bruyère vagabonde qui trouve là son dernier refuge angevin. Quant à la forêt de Brissac, elle est un des deux seuls sites régionaux où pousse encore la Bruyère de Saint-Daboec.

Comment reconnaître les Bruyères ?

De loin, la Callune ressemble aux autres Bruyères. Mais une fois que l’on se tient devant elle, l’illusion se dissipe rapidement. Ses feuilles comme ses fleurs sont les versions miniatures de ses cousines et elle a une allure plus écailleuse. Elle est ainsi appelée parfois « Fausse Bruyère ».

S’y retrouver entre les différentes espèces de « vraies » Bruyères (regroupées dans le genre Erica) n’est pas chose facile. Voici quelques éléments pour savoir à qui l’on a affaire :

  • La Bruyère cendrée, très commune dans la région, possède des feuilles à la fois foncées et brillantes. Ses fleurs sont violacées.
  • La Bruyère ciliée donne des fleurs plus grandes et plus claires que la Bruyère cendrée.
  • La Bruyère à quatre angles présente des inflorescences en petites boules au bout des tiges. Ses cousines ont au contraire des grappes allongées.
  • La Bruyère à balais, lorsqu’elle est âgée, pourra se reconnaître par sa taille. Elle dépasse facilement le mètre et sa tige ligneuse a l’aspect d’un petit tronc.

Des espèces menacées à protéger

Les menaces qui pèsent sur les landes

Si quelques espèces rares de Bruyères sont menacées de disparition en Pays de la Loire, la majorité sont relativement communes. Elles composent des habitats de transition entre les milieux ouverts comme les prairies et fermés comme la forêt. Les activités humaines ne favorisent pas cet état de végétation peu productif pour lui. C’est pourquoi les landes ont considérablement régressées au 20e siècle, par plantation massive de boisement de résineux notamment.

Les actions de sauvegarde entreprises

De façon générale, les landes doivent être régulièrement rajeunies pour éviter le développement de la forêt, par pâturage extensif ou par action mécanique.

Pour la Bruyère de Saint-Daboec, un plan de conservation dédié a été mise en place par le Conservatoire national botanique de Brest.
Préserver de telles plantes rares passe d’abord par la constitution d’une banque de graines. Des prospections sont ensuite menées afin de suivre les populations existantes et en découvrir de nouvelles.

Ces inventaires sont importants à plus d’un titre. Ils permettent d’abord de signaler la présence de populations relictuelles et éviter qu’elles ne soient détruites par inadvertance. Ils permettent également d’adapter la gestion du milieu (fauche, pâture…) au bon développement de ces plantes.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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