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Le lac de Maine, un bol d’air frais en plein cœur d’Angers
Avec ses 110 hectares, le lac de Maine est un des plus grands plans d’eau du Maine-et-Loire. C’est aussi le site accueillant le plus d’oiseaux du département. L’incroyable héronnière qu’il abrite est d’ailleurs la plus importante d’Anjou !
Écrin de verdure au centre d’Angers, à deux pas du château, c’est en pleine ville que la nature s’est invitée, aussi sauvage et animée !
Le lac artificiel a néanmoins été aménagé et l’on peut y pratiquer des activités nautiques ou s’y baigner. Afin d’allier loisirs et préservation de la biodiversité, une partie du site a donc été « sanctuarisée ». Cette zone de tranquillité, visitable, est devenue un site de nidification et d’hivernage d’importance.
Depuis le parking au nord du lac, le promeneur pourra emprunter un ancien chemin de halage bordé de frênes têtards. Il se faufile entre des eaux courantes et dormantes : celles de la Maine et du lac.
En descendant vers la pointe sud, les saules forment une véritable jungle lacustre. En partie immergés, certains étirent leurs branches tortueuses au-dessus de l’eau. Les oiseaux ne manquent pas de s’y poser et d’y nicher au printemps ! Un hôte remarquable y laisse également des indices de sa présence...
Un dortoir, une pouponnière géante et un carrefour entre la Loire et les Basses vallées angevines : le lac de Maine est un lieu phare pour les oiseaux. Il l’est aussi pour les promeneurs et amoureux de la nature !
Faune et flore du lac de Maine
Au bord de l’eau, des plantes fleuries à découvrir
Une promenade au lac de Maine permet de découvrir une flore typique des zones humides. Ce sont par exemple ces touffes d’Iris des marais qui arborent de grandes fleurs jaunes. Si ces dernières ne vous sont pas étrangères, c’est bien normal ! La fameuse fleur de lys, emblème royal, serait en fait une fleur d’Iris !
Impossible également de passer à côté de la Salicaire commune. Avec ses hauts et longs épis débordant de fleurs, elle colore les berges de rose et de violet.
Le Bident penché est une autre plante facile à voir. Ses fleurs rappellent celles des marguerites jaunes. Et même si le promeneur l’a loupé, le Bident lui aura surement laissé une surprise... Il produit en effet des graines munies de harpons qui s’agrippent aux animaux pour se disséminer. Pas étonnant alors qu’après une excursion on en revienne plein les chaussettes !
Dans cette chasse aux plantes et aux couleurs, le promeneur devrait rencontrer aussi la Menthe aquatique. Ses élégantes fleurs pastel tirent vers le rose ou le mauve. En s’en rapprochant, leur douce fragrance mentholée se laisse également percevoir…
Les deux essences locales de Frêne ont par ailleurs été plantées sur cet espace naturel. L’apprenti botaniste pourra tenter de distinguer le Frêne commun du Frêne oxyphylle. Ou, plus simplement, admirer leur coupe en « têtard », si emblématique du paysage ligérien !
Comme une envie de dormir avec les oiseaux ?
À la tombée de la nuit, les gravières deviennent des dortoirs géants. Des milliers de mouettes et de goélands s’y rassemblent dès la fin de l’après-midi pour s’y reposer… dans un silence tout relatif ! Si l’on a vite fait de les confondre, de nombreuses espèces sont ici présentes.
Parmi les innombrables Goélands bruns et Mouettes rieuses se cachent notamment des Mouettes pygmées et mélanocéphales ainsi que des Goélands leucophées. Ces derniers viennent de la Méditerranée et se sont installés dans la vallée de la Loire il n’y a qu’une vingtaine d’années !
À la fin de l’automne, des canards migrateurs, dits hivernants, viennent gonfler les rangs des canards sédentaires. Ce sont alors les Canards siffleur, colvert et chipeau, les Fuligules milouin et morillon ou encore la Sarcelle d’hiver que l’on peut observer.
D’autres oiseaux d’eau moins connus animent de leur vol le ciel bleu. Les Sternes pierregarin et naine, par exemple, sont reconnaissables à leur bonnet noir. Le sobriquet d’« Hirondelles de mer » qui leur est donné sied bien à leurs ailes pointues et leur vol gracieux.
Le Balbuzard pêcheur, un grand rapace, vient parfois lui aussi prélever quelques poissons. S’il est rare de l’observer, il est en revanche facile de le reconnaître. Il semble avoir glissé sur sa tête le masque de Zorro !
Aux premières loges de la héronnière
Au milieu des saules, divers échassiers viennent nicher ensemble dès la mi-janvier. Il est facile de les observer depuis le chemin !
Ce sont d’abord les couples de Grand Cormoran et de Héron cendré qui prennent possession des lieux. En 2021 ils étaient respectivement une centaine et une cinquantaine (chiffres de la Ligue pour la Protection des Oiseaux - LPO) !
Suivent les Spatules blanches, ces oiseaux au long bec aplati si particulier. Ils sont rejoints dès le mois de mars par des petits hérons : le Bihoreau gris et l’Aigrette garzette. Le premier est un oiseau nocturne qui peut se reconnaître à son allure trapue et son petit cou. L’Aigrette garzette est quant à elle un héron blanc assez élancé au bec noir.
D’autres petits hérons blancs nichent également à partir de mars : ce sont des Hérons garde-boeufs. Très nombreux, on peut les distinguer des Aigrettes garzettes à leur bec jaune, leur allure plus trapue et leurs petites pattes.
Début septembre, tout ce beau monde aura déjà pris son envol, adultes comme juvéniles !
Parmi tous ces êtres à plumes se cache par ailleurs un discret mammifère. Il s’agit du père Castor, un architecte hors pair qui laisse des traces de son travail sur le site. Écorce rongée, branches cassées, berge creusée... voire même empreintes dans la vase ! Le lac de Maine est l’un des meilleurs sites en Anjou pour observer des indices de sa présence.
Le quartier Saint-Serge à l’origine du lac de Maine
Autrefois, de vastes prairies humides s’étendaient ici, pâturées par des troupeaux. Une dizaine de fermes étaient même installées sur le site en 1950. Afin d’alimenter en graves (gros gravier) les travaux de remblayage du quartier Saint-Serge, le paysage s’est métamorphosé.
En lieu et place des prairies, une carrière a pris place à la fin des années 60. À la fin de son exploitation, c’est un trou béant qui se tenait là, en plein cœur de la ville. Il a été alors transformé en un lac et un parc qui accueillait ses premiers visiteurs en 1975.
Le lac artificiel de Maine a aujourd’hui un cachet très « naturel », surtout dans sa partie préservée. La sauvegarde de cette zone a été portée par la LPO.
Mais l’histoire du lac de Maine ne s’arrête pas là. Le parc devrait prochainement être réaménagé, peut-être même prendre le nom de Lac d’Angers. Une pyramide rénovée, de nouveaux boisements, de nouvelles activités… L’écrin de verdure aquatique devrait faire peau neuve !
Un espace naturel sensible en action
La Ville d’Angers est en charge de l’entretien de l’ensemble du site. En partenariat avec la LPO, elle met également en place chaque année un crapauduc sur l’avenue du Lac de Maine. Entre février et avril les crapauds sont en effet nombreux à entamer un voyage périlleux vers l’étang bordant le centre nautique. Pour éviter qu’ils ne se fassent écraser et suivre l’évolution de leur population, des filets sont installés le long de l’avenue. Piégés la nuit, ils sont récupérés le matin et accomplissent leur traversée grâce aux précieuses mains des volontaires ! Une aide qui leur est aussi offerte pour le trajet retour, bien entendu.
La Maison de l’environnement anime par ailleurs plusieurs activités pour faire découvrir la biodiversité du site et sensibiliser les visiteurs à sa préservation, certaines en lien avec le programme des RDV nature en Anjou, porté par le Département.
Les rendez-vous nature
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