Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Étangs, Marais et Tourbières

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5 073

hectares de surface

66 %

de la flore connue dans l’ensemble des ENS

72 %

de la faune connue dans l’ensemble des ENS

Les eaux dormantes, des espaces naturels sensibles aux cent visages

Les Pays de la Loire concentrent une grande quantité de zones humides. Ces dernières prennent des aspects très variés : étendues d’eau bordées de roselières et de pelouses amphibies, prairies inondées, bois marécageux, milieux tourbeux et acides…

En Anjou, la campagne abonde en lacs, étangs et mares, en particulier dans les Mauges. Ils y étalent leurs eaux calmes et plates, invitant à la quiétude. Mais pour peu que l’on y prête attention, la vie foisonnante qu’ils abritent ne cesse de se manifester. Ici, le plongeon d’un canard, là le survol d’une libellule, non loin les coassements d’une bande de grenouilles…

Les fonds de vallées abritent des milieux relictuels tout aussi fascinants : les marais. Inondés ponctuellement ou en eau toute l’année, ils accueillent une faune et une flore menacée d’une grande diversité. Avec les vastes prairies inondables des Basses vallées angevines, la préservation de ces milieux constitue un enjeu majeur en Anjou. Tout comme les tourbières, moins présentes en Maine-et-Loire, ils se font de plus en plus rares à l’échelle du globe.

Comment ces milieux se sont-ils formés ?

Des plans d’eau souvent artificiels

Certains étangs apparaissent naturellement dans des dépressions. Nombre d’entre eux, cependant, sont d’origine humaine. Deux cas de figure sont alors souvent rencontrés :

  • Pour des besoins de pisciculture, des retenues ont été édifiées sur des cours d’eau. Ce sont en particulier des moines qui, dès le Moyen-âge, ont bâti ces digues. C’est par exemple le cas pour l’étang de Joreau, dont la retenue a été construite au XVIIIe siècle.
  • D’anciennes carrières à ciel ouvert ont été ennoyées, naturellement ou artificiellement. Dans le Baugeois et les Mauges, l’extraction d’argile a par exemple laissé des cuvettes. Ces dernières ont par la suite été inondées et sont devenues des plans d’eau. Certaines gravières (les Monteaux) et ardoisières (Trélazé) ont également donné naissance à des étangs.

Des terres couvertes d’eaux stagnantes

Les marais et tourbières se distinguent des étangs par la faible couche d’eau qui les recouvre. Celle-ci peut être permanente ou temporaire. Selon la fréquence à laquelle le sol est gorgé d’eau et la nature de ce dernier, différents milieux peuvent se former :

  • Sur des terres imbibées en permanence, l’oxygène vient à manquer. Les micro-organismes responsables de la décomposition des végétaux morts ne peuvent y survivre. Sans leur action, la matière organique s’accumule alors sous forme de tourbe. Ce sont des sphaignes, des mousses sans racines et flottantes, qui s’y développent. Elles acidifient le milieu, le rendant d’autant plus hostile. Une tourbière est née ! Mais les sols de l’Anjou sont en général peu acides et les zones gorgées d’eau en permanence peuvent donner naissance aux rares bas-marais alcalins, proches des tourbières par la richesse en espèces mais pauvre en tourbe.
  • Là où les sols ne sont que momentanément inondés, souvent par les cours d’eau, les conditions sont très différentes. Les organismes décomposeurs peuvent agir car le milieu est régulièrement oxygéné et enrichi en alluvions. Des marais très riches et productifs se créent alors, pouvant prendre différents aspects plus ou moins luxuriants. Les sols limoneux des vallées alluviales sont propices à la formation de prairies humides tandis que les secteurs les plus humides et difficilement exploitables se couvrent de Carex, roselière ou de boisement de Saules.

Faune et flore des plans d’eau et zones humides

Une avifaune changeante selon les saisons

Les milieux aquatiques et humides constituent des gîtes d’étape privilégiés pour les oiseaux migrateurs. Canard pilet, Canard siffleur et Barge à queue noire viennent entre autres s’y ressourcer avant de reprendre leur envol. Certains oiseaux en font même de véritables lieux de villégiature : ils y passent tout l’hiver ! C’est le cas du Hibou des marais ou encore de la Mouette rieuse, qui s’y invite en nombre d’octobre à février.

À l’inverse, l’Aigrette garzette ou le plus rare Héron bihoreau nichent dans des héronnières en Anjou mais s’envolent pour des contrées plus chaudes l’hiver. Les fauvettes aquatiques comme la Rousserolle effarvatte et le Phragmite des joncs investissent quant à elles les roselières au printemps. L’Hirondelle  de rivage, après une longue migration, s’installe pour sa part dans les parois de carrières et les berges abruptes.

De nombreux autres oiseaux peuvent être vus autour des l’ étangs toute l’année... lorsqu’ils daignent se montrer ! Dans les roselières, par exemple, on apercevra plus facilement le Bruant  des roseaux que le très craintif Râle d’eau.

Une végétation très étagée

Plusieurs types de végétaux ceinturent les lacs et étangs, formant des étages bien délimités. Là où la profondeur dépasse le mètre, seules des plantes semblant flotter en surface sont visibles. Si cela est vrai pour certaines, comme les lentilles d’eau, les Nénuphars et Potamots sont en réalité enracinés.

D’autres végétaux vivent au contraire totalement immergés, en particulier là où la profondeur dépasse les 2 mètres. Certains sont indigènes et protégés, telles les Characées, d’autres exotiques et envahissants, comme l’Élodée du Canada. Cette forêt immergée abrite une vie que l’on ne soupçonnerait pas : les larves de nombreux insectes comme celles des Libellules  y grandissent.

Aux abords de la rive, Roseaux et Massettes gardent les pieds dans l’eau tout en se dressant fièrement. Ils peuvent former un haut massif, dense et opaque, qui n’est pas pour déplaire aux oiseaux d’eau.

Juste au bord, ce sont cette fois les Joncs et les Carex que l’on peut observer. Plus discrètes, des petites plantes amphibies se développent également sur les berges au rythme des variations du niveau d’eau. L’Étoile d’eau en est l’une des plus curieuses avec ses fruits étoilés !

La flore des marais et tourbières se fait très différente de celle des plans d’eau. Elle recèle des espèces rares et surprenantes, telles la Grassette du Portugal et les Droséra. Ce sont des plantes carnivores  !

Les actions du Département pour les préserver

Un suivi de l’état écologique des plans d'eau est réalisé sur de nombreux espaces naturels sensibles. Dans le cadre de plans de gestion, des entretiens sont planifiés et financés. Le développement des saulaies peut par exemple être contenue par des coupes afin de préserver des milieux d’intérêt telles les roselières.

Des études du fonctionnement hydraulique de certains sites sont menées afin de définir des programmes de restauration, en lien avec les syndicats d’eau. Des profils sont modifiés, des vannes et digues sont remplacées, des haies sont replantées...

Afin que les étangs conservent pour l’avifaune toute leur potentialité d'accueil, il convient de veiller aussi à la tranquillité des lieux. La mise en place d'observatoires par le Département répond ainsi à deux objectifs : faciliter l'observation des oiseaux et éviter que ceux-ci ne soient dérangés ! L'accès à certaines zones est également restreint, de façon temporaire (période de nidification) ou permanente.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes de l’Anjou

Découvrir des plans d’eau et marais en Anjou

En tout point du département, il y a des zones humides à découvrir. Aux portes d’Angers, le lac de Maine, l’étang Saint-Nicolas ou encore les ardoisières de Trélazé attirent de nombreux curieux. Sans oublier les Basses vallées angevines, l’une des principales zones humides européennes !

Dans les Mauges, Cholet est bien pourvue en étangs et au sud de l’agglomération se trouve le lac du Verdon.

Quant aux bas marais et tourbières, ils sont présents dans la vallée des Cartes et les tourbières des Loges.

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