Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Hirondelle rustique © Shutterstock

Les Hirondelles

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Des arabesques printanières dans le ciel de l’Anjou

Si le Coucou annonce le printemps par son chant, les Hirondelles le dansent en pirouettes effrénées. Dès le mois de mars, leurs parties de chasse changent le ciel en un ballet aérien des plus gracieux. Il faut dire qu’avec leurs cousins les Martinets, les Hirondelles sont de véritables maîtres des aires. Trois d’entre elles nichent en Anjou : l’Hirondelle rustique ou Hirondelle de cheminée (Hirundo rustica), l’Hirondelle de Fenêtre (Delichon urbica) et l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia).

  • Aspect : l’Hirondelle de cheminée est la plus grande (18 centimètres) suivie par l’Hirondelle de Fenêtre (14 cm) puis l’Hirondelle de rivage (12 cm). Si elles diffèrent par la taille, elles ont toutes trois un corps effilé, des ailes étroites et pointues et une queue fourchue. Leur bec d’aspect plat et large et leurs toutes petites pattes sont également caractéristiques.
  • Régime alimentaire : insectes volants qu’elles chassent au vol. Les nuées de moucherons et de moustiques sont en particulier la cible des Hirondelles. Mais elles intègrent également des insectes plus gros, comme les Libellules, à leurs repas.
  • Longévité : une dizaine d’années, mais elles dépassent rarement les cinq ans.
  • Comportement : avec leur corps fuselé et aérodynamique, les Hirondelles sont capables de changer brusquement de direction et effectuer de vraies acrobaties. Grégaires, elles chassent volontiers en groupe.
  • Prédateurs : Faucon hobereau et Épervier d’Europe.
  • Reproduction : bien que monogames, les Hirondelles de rivage changent de partenaires à chaque saison et les Hirondelles rustiques ont de nombreuses aventures extra-conjugales.
  • Chant : gazouillis en cours de vol et cris fins et aigus en guise d’alerte.

Où vivent les Hirondelles en Maine-et-Loire ?

L’Hirondelle rustique et l’Hirondelle de fenêtre sont des espèces anthropophiles : elles vivent aux côtés des hommes, dans les fermes, les villages et les villes.

Les Hirondelles de rivage forment quant à elles des colonies à proximité de plans d’eau ou de rivières pouvant réunir plusieurs centaines d’individus. Elles s’établissent sur des parois meubles de falaise ou sur des berges pentues et sableuses.

À chacun sa façon de nicher

Les Hirondelles retrouvent chaque année le même site de nidification si celui-ci leur est encore accessible.

  • L’Hirondelle de cheminée opte traditionnellement pour des étables. Elle profite de la chaleur que lui procure le bétail ou les chevaux ainsi que des insectes qu’ils attirent. Leur nid en forme de cuvette est disposé sur des corniches ou poutres et est fait de boue.
  • L’Hirondelle de fenêtre réussit à établir son nid sous les avant-toits des maisons ou sur toute corniche, sans support pour le soutenir. Elle le façonne avec de la glaise et des brindilles et lui donne une forme de cocon surmonté d’une petite ouverture. Avant la présence du bâti humain, elle optait pour des parois rocheuses naturelles. On peut encore y rencontrer des colonies.
  • L’Hirondelle de rivage opte pour une paroi assez friable (sable, argile…). Elle y creuse avec ses griffes puissantes une galerie d’une coudée environ.

Des oiseaux migrateurs

Les Hirondelles sont de grandes migratrices : elles peuvent faire un voyage de plus de 8000 kilomètres ! Elles passent l’hiver en Afrique, partant jusqu’en Afrique du Sud pour certaines. Le trajet est long et éprouvant, en particulier la traversée de la Méditerranée et du Sahara.

Cette migration n'a été comprise qu'en 1780, grâce au naturaliste Buffon. Auparavant, Aristote pensait que les Hirondelles passaient l'hiver enfouies dans la vase ! Il interprétait tout simplement mal le fait qu'elles se réunissent dans les roselières avant d’entreprendre la migration.

Avec le changement climatique, les Hirondelles semblent par ailleurs s’envoler pour l’Afrique de plus en plus tardivement. Dorénavant quelques Hirondelles rustiques passent même l’hiver en Anjou !

Les Hirondelles peuvent être observées dans de nombreux espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire notamment :

Comment observer le ballet des Hirondelles ?

Les Hirondelles font partie des premiers oiseaux migrateurs à gagner l’Anjou au printemps. Les Hirondelles rustiques débarquent durant la première quinzaine de mars, suivies par les Hirondelles de fenêtre dès la mi-mars. Les Hirondelles de rivage ferment la marche fin mars.

Le plumage de chaque espèce permet alors de les distinguer aisément :

  • L’Hirondelle rustique a le dos bleu-noir et le ventre blanc, son front et sa gorge sont rouge brique auréolés de noir. La queue du mâle est par ailleurs très fourchue et se termine par d’impressionnants filets (longues plumes effilées).
  • L’Hirondelle de fenêtre a également le dos bleu noir mais son ventre comme sa gorge sont bien blancs à l’instar de son croupion. Elle a par ailleurs une queue moins échancrée.
  • L’Hirondelle de rivage a le dos brun-beige et le ventre blanc avec des taches brunes sur la gorge.

Petite astuce : lorsqu’il va pleuvoir, les insectes volent plus bas et les Hirondelles font de même. Il est alors plus facile de les observer, sans compter que leur façon de raser le sol à vive allure est un vrai numéro de cirque !

Hirondelles ou Martinets ?

Il est très courant de confondre Martinets et Hirondelles. Les Martinets noirs arrivent en Maine-et-Loire un peu plus tardivement que les Hirondelles, dans la première quinzaine d’avril. Outre leur envergure un peu plus grande, la coloration foncée de leur ventre ne trompe pas. S’il existe un Martinet à ventre blanc (le nom de l’espèce est éloquent), celui-ci ne vit pas en Anjou. Pas de risque de confusion donc !

Le Martinet ne sera par ailleurs jamais vu posé puisqu’il passe quasiment toute sa vie en vol, même lorsqu’il dort !

le soundcloud du chant des Hirondelles

Des oiseaux extrêmement menacés à protéger

Les populations d’Hirondelles sont très dépendantes de la ressource en insecte, tant sur leur trajet de migration que sur leur site de nidification. Elles sont donc particulièrement touchées par leur disparition, liée en particulier à l’utilisation de pesticides.

Le réaménagement des corps de ferme et des étables ainsi que les ravalements de façades sont par ailleurs souvent réalisés au détriment des nids.

Protéger les Hirondelles

Un arrêté ministériel a été pris en 2009 afin que toute nuisance envers les Hirondelles soit interdite. Empêcher celles-ci d’accéder à leur lieu de nidification, par exemple avec la pose d’un filet, est une infraction au regard de la loi. Ceci étant valable même chez soi ! La pose de planchette en bois est une solution facile et efficace pour éviter les saletés que provoquent les nids.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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