Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Parc départemental de l'Isle Briand

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Au nord de l’Anjou, un centre équestre riche en biodiversité

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À la confluence de l’Oudon et de la Mayenne se trouve un lieu bien connu des amoureux d’équitation. Le parc de l’Isle-Briand, propriété du Département, abrite à la fois l’hippodrome et le haras du Lion-d’Angers. Aux côtés des écuries, des pistes et des gradins, un château et une ferme imposante déploient leur architecture du XVIIIe et XIXe siècle. Non loin, un village d'enfants SOS de France s’est construit dernièrement.

Très aménagé et tout aussi animé, le domaine de l’Isle-Briand n’en garde pas moins une grande naturalité. Les chevaux sont loin d’être les seuls animaux que les visiteurs peuvent y rencontrer ! Parcourus par quelques boires en eau une majeure partie de l’année, le site présente de riches zones humides. Un observatoire permet de suivre la vie sauvage et intime des oiseaux aquatiques.

Ailleurs, prairies et boisements accueillent une biodiversité tout aussi insoupçonnée. Des mammifères ailés se sont même approprié le bâti humain, vivant incognito au plus près des êtres humains.

Un tout nouveau sentier d’interprétation permet de découvrir la faune et la flore du parc. Ce dernier est accessible de 8h00 à 21h00 du 1er avril au 31 octobre et de 8h00 à 18h00 du 1er novembre au 31 mars.

Pour découvrir le site, suivez le sentier nature « La Tête à l’Envers »

Faune et flore du parc départemental de l’Isle-Briand

Un bâti propice aux chauves-souris

Parmi la quarantaine d’espèces de mammifères recensées sur l'Isle-Briand, seize d'entre elles sont des chauves-souris. C’est une diversité toute bonnement exceptionnelle en Anjou, qui plus est sur une centaine d’hectares seulement ! Plusieurs espèces présentent par ailleurs des effectifs importants. Dans la ferme et les vestiaires des écuries, ce sont ainsi plus d’un millier de chauves-souris qui s’y reproduisent. Les Murins à oreille échancrée y sont en particulier nombreux.

Les toits en ardoise et les coffrages des volets roulants sont quant à eux investis l’été par la Pipistrelle commune.

L’hiver, les lieux sont tout aussi habités. La ferme tout comme le château abritent des chauves-souris venues y hiberner.

Aux côtés de ces espèces appréciant les constructions humaines, d’autres optent pour la forêt. Le Murin de Bechstein se cache ainsi dans les cavités arboricoles du parc. Il a été évalué que sur chaque hectare boisé ce sont entre 25 et 30 arbres qui présentent un gîte à Murin de Bechstein !

Malgré leur nombre, il ne faut pas avoir peur de ces hôtes discrets qui constituent de précieux alliés contre les insectes !

L’anecdote du naturaliste L’arbre creux, gîte pour tous

Les Pics creusent leurs nids dans les troncs des arbres, cavités qui profiteront par la suite à de nombreux animaux. Sur l’ENS, la Mésange charbonnière, le Pigeon colombin, la Chouette hulotte ou encore la Sittelle torchepot, peuvent y habiter. Ils s’accaparent et aménagent ces logis à tour de rôle. Si certains agrandissent le trou, la Sittelle réduit souvent l’entrée avec de la boue, d’où son nom de « torchepot » ! Dans les cavités les plus anciennes, ce sont des chauves-souris qui s’y reproduisent et hibernent. La Martre des pins et l’Écureuil roux y piquent quant à eux un somme.

De la forêt aux prairies, une vie foisonnante

Le vieux sous-bois est riche en arbres sénescents. Ces derniers offrent le gîte et le couvert aux larves d’insectes dits xylophages (se nourrissant de bois). Celles de la Lucane cerf-volant et du Grand Capricorne en sont deux exemples fameux. Mais gare aux oiseaux insectivores, même lorsque l’on est bien caché sous l’écorce ! Le Pic épeiche et le Pic vert ainsi que les moins communs Pic noir et Pic mar disposent d’un long bec puissant… Il est tout spécialement adapté à percer leur forteresse.

Les nombreux insectes présents dans les zones prairiales (Criquets et Sauterelles notamment) attirent d'autres insectivores comme le Tarier des prés. Les Hirondelles rustiques et de fenêtre ainsi que les Martinets noirs pourchassent quant à eux les insectes volants. Leur aide est bienvenue pour éliminer les mouches attirées par les chevaux !

Les parcelles enherbées sont également riches en petits rongeurs, tel le Rat des moissons et la Musaraigne couronnée, deux espèces menacées en Pays de la Loire. Ces micromammifères sont autant de proies pour le Faucon crécerelle. Les plus chanceux pourront l’apercevoir exécuter son fameux vol surplace ou « vol du Saint-esprit ».

La vie au fil de l’eau

De grands échassiers appelés Ardéidés se laissent parfois admirer depuis l’observatoire. Il y a là le Héron cendré et ses deux petits cousins tout de blanc vêtus : le Héron garde-boeuf et l'Aigrette garzette. Pour distinguer ces deux derniers, il faut regarder leur bec : chez le premier, il est petit et orange tandis que chez la seconde il est long et noir.

Le Balbuzard pêcheur peut également être aperçu lorsqu'il vient capturer quelques poissons.

Les oiseaux piscivores ne sont pas les seuls visiteurs remarquables des milieux aquatiques du parc. Deux rongeurs sont les stars discrètes de l’Isle Briand : le Castor d’Europe et le Campagnol amphibie. Le premier laisse des indices de sa présence que les promeneurs chanceux pourront remarquer (écorce arrachée, arbre taillé, branches coupées…).

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espèces de champignons ont été observées sur le site ! Parmi elles, certaines sont peu communes et menacées, comme le Polypore larmoyant.

Des nénuphars aux orchidées, une flore très variée

Quelques 273 espèces végétales ont été recensées sur le parc. Le promeneur en reconnaîtra facilement quelques-unes, comme le Nénuphar, la Massette, la Jacinthe ou encore le Buis. Celui-ci, sans doute planté lors de la création du parc, prend des dimensions impressionnantes. Ses bosquets y résistent encore et toujours à la Pyrale du buis, une chenille faisant des ravages ailleurs.

Moins connue, l’Arum d’Italie est une plante pourtant relativement commune au bord des rivières boisées. Elle se reconnaît à ses grappes de fruits orangés, rappelant le maïs. Son inflorescence est par ailleurs formée d’un capuchon pointu (la spathe) et dégage une étrange odeur d’excréments… Tout cela pour attirer certaines mouches qui assureront la pollinisation !

Des plantes plus rares sont à chercher un peu partout, même au cœur de l’hippodrome ! Une prairie de fauche y abrite en effet un petit tapis d'Orchis brûlé. Cette belle Orchidée blanche et pourpre tient son nom du sommet de son inflorescence. Celui-ci semble avoir noirci au soleil.

La Pulicaire annuelle ou encore la Gratiole officinale sont d’autres plantes peu communes et protégées que l’on pourra rencontrer.

Défensive, agricole, équestre : une « île » aux vocations multiples

Au XVIe siècle, une forteresse se tenait sur l’Isle Briand, érigée là pour son emplacement stratégique. Il n’en reste toutefois aucune trace aujourd’hui, le bastion ayant laissé place à un château d’agrément vers 1775.

À la fin du XIXe, une métairie a également été transformée en ferme-modèle. Aujourd’hui encore, l’architecture et la disposition des bâtiments témoignent des objectifs alors recherchés : des voies ferrées reliaient granges et étables, les lieux étaient aérés pour éviter les maladies…

C’est aussi vers 1880 que les premières courses hippiques ont eu lieu sur le domaine. Un siècle plus tard, les Haras nationaux installés à Angers investiront le site.

De décennies en décennies, le parc départemental est devenu un véritable « temple du cheval ». Pour en savoir plus sur sa vocation équestre, consultez le site du Département de Maine-et-Loire..

Un espace naturel sensible protégé

La gestion du site, et notamment des boisements, est assurée par le Groupement d’Intérêt Public de l’Isle Briand, en étroite collaboration avec le service environnement et Paysages du Département et d’autres partenaires techniques (Ligue pour la Protection des Oiseaux, Office national des forêts, …). Elle doit répondre à des enjeux importants. La préservation « d’arbres creux » y est centrale, les cavités profitant à de nombreuses espèces. S’il est important de conserver des arbres dépérissant, laisser du bois mort jonché le sol est tout aussi primordial. Il permet en effet de contenter des larves d’insectes xylophages.

Certaines zones humides ont par ailleurs été restaurées. Elles tendent néanmoins à être colonisées aujourd’hui par la Jussie. Une lutte contre cette plante invasive est donc menée.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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