Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Parc du Château du Plessis-Macé

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46,1

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Bien plus qu’un château

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Dans la commune de Longuenée-en-Anjou, à 10km au Nord-Ouest d’Angers, se trouve un lieu féerique. Un grand château se dresse dans le paysage, à la fois forteresse médiévale et logis de plaisance de la Renaissance.

Si la vieille pierre a de quoi séduire, le parc champêtre n’a pas moins de charme. Le promeneur y découvrira un bocage verdoyant et préservé. Les haies anciennes aux multiples essences découpent des prairies relictuelles et se perdent à l’horizon. Ce tableau pastoral abrite une riche biodiversité qui profite des arbres creux et des nombreuses mares. Un petit ruisseau se faufile même en zigzag dans cette campagne idyllique, reliant ces zones humides à la Mayenne.

Pour partir à la découverte de la faune et de flore du lieu, le promeneur pourra suivre un sentier pédagogique devenant, au détour d’une allée, un chemin intimiste et magique.

À un quart d’heure d’Angers en voiture, le Château du Plessis-Macé allie ainsi patrimoine historique et naturel. Symbole de cet heureux mariage, la Fumeterre grimpante se déploie joliment sur les murs d’enceintes et les oiseaux nichent entre les pierres.

Propriété du Département, le site est ainsi à la fois lieu de manifestations culturelles et espace sensible naturel. Les raisons ne manquent donc pas d’en franchir ses douves !

Pour découvrir le site, suivez le sentier nature « Sentier de la Chouette chevêche »

Faune et flore autour du château

La biodiversité insoupçonnée des mares

Dans les mares, non loin du château, s’invitent au printemps de curieux animaux. Avec leur crête dorsale dentée, leur peau rugueuse et leur grande queue colorée, ils semblent tout droit sortis d’un conte moyenâgeux. Ces petits dragons aquatiques n’ont pourtant rien de fantastique : ce sont des Tritons crêtés, des amphibiens. Les mâles cherchent par de telles parures à charmer quelques femelles.

D’autres amphibiens viennent se reproduire dans ces mares, comme le rare et menacé Pélodyte ponctué. Avec son petit corps svelte mais verruqueux, il tient tant de la grenouille que du crapaud. À la belle saison, son timide chant nocturne, ressemblant au bruit que ferait deux boules de pétanque en les frottant l’une contre l’autre se mêle aux coassements des Grenouilles vertes et de la Rainette verte. L’espèce n’a cependant pas été réentendue depuis quelques années…

Un piège photographique a également révélé la visite d’un Putois d’Europe sur la rive d’une mare. Les populations de ce mammifère des zones humides sont peu connues en Pays de la Loire, mais elles semblent diminuer.

Ce sont également des poissons que l’on ne soupçonnerait pas qui vivent ici. L’Anguille d’Europe, par exemple, y a été observée. Ce poisson migrateur est aujourd’hui en danger critique d’extinction.

80

espèces d’oiseaux y ont été observées dont 41 nichant sur le site

Des oiseaux qui aiment la vieille pierre

Aujourd’hui, ce sont des sentinelles ailées qui veillent sur la forteresse du Plessis-Macé. Le plus majestueux d’entre eux ? Le Faucon crécerelle, qui niche dans le château et pourchasse les rongeurs dans le bocage. La nuit, il rejoint ses quartiers et laisse la Dame blanche empaler sur ses serres ces petits mammifères. C’est ainsi que l’on nomme souvent l’Effraie des clochers, une chouette appréciant le bâti humain. Sa cousine la Chevêche d’Athéna est également présente sur le parc, mais investit surtout le bocage.

Bruyante, une petite colonie de Choucas des tours ne passe pas inaperçue. Ces corvidés ont l’âme de châtelains et apprécient s’installer dans les vieux châteaux offrant de nombreuses cachettes.

D’aucuns remarqueront également les allées et venues des Moineaux domestiques. Mais ne vous méprenez pas : si un éclat rouge semble accompagner l’envol de l’un d’eux, c’est assurément un Rougequeue noir. Ce passereau insectivore est lui aussi un amoureux des vieilles pierres.

L’anecdote du naturaliste Des crachats qui en disent long

Divers oiseaux rejettent les restes non digérés de leurs proies par le bec, sous la forme de boulettes appelées pelotes de réjections. Chez les rapaces nocturnes, ces dernières sont une vraie source d’informations sur les mammifères qu’ils chassent. Les sucs digestifs des chouettes et hiboux sont en effet moins puissants que ceux de leurs cousins diurnes. On peut ainsi trouver dans les pelotes des squelettes bien préservés des rongeurs qu’ils ont becquetés. Au Plessis-Macé, celles des Chouettes hulottes sont analysées pour étudier la présence et l’abondance de certains mammifères Le Rat des moissons, espèce en déclin, est l’un d’eux.

À la découverte des arbres et arbustes du parc

De nombreux arbres séculaires entourent les douves du château, témoins de la vie animée des lieux. Ce sont notamment deux beaux Charmes, quelques Chênes et un grand Cèdre qui offrent leur ombrage aux visiteurs.

Il serait dommage de ne pas s’intéresser aussi aux ligneux du bocage. Les haies abritent des essences liées aux usages d’autrefois. C’est le cas du Cormier, un arbre de plus en plus rare qui était prisé comme bois d’œuvre. Autre arbrisseau notable : le Saule des vanniers. Il tient son nom de l'utilisation de ses rameaux pour la vannerie que l’on nomme alors "osier".

Les plus curieux découvriront peut-être dans une haie un rosier aux délicates fleurs blanches. Il s’agit de la variété Rosa x pervirens qui n’avait pas été revue en Maine-et-Loire depuis… 150 ans !

Une végétation aquatique discrète mais remarquable

Les mares valent le coup d’œil pour les amoureux des plantes. Aux côtés des immanquables Iris et Salicaires, l’Hottonie des marais donne de jolies grappes de fleurs rosées. C’est une plante caractéristique des mares peu profondes.

Le Sagittaire flèche-d’eau attirera quant à lui l’attention de par ses feuilles massives. Certaines d’entre elles ont effet des lobes anguleux forment des pointes à la façon d’une flèche.

Dans une des mares se développe aussi la Chara globulaire, une algue verte dont la présence est rassurante ! Elle fait en effet partie de la famille des Characées, des végétaux aquatiques indicateurs d’une eau de bonne qualité.

Un château aux multiples destins

Le château du Plessis-Macé a été édifié au Moyen Âge puis remanié aux premières heures de la Renaissance.

Extérieurement, il conserve un caractère médiéval fort avec ses hauts murs en schiste noir. Les douves, la courtine, la tour-porte ou encore les meurtrières sont autant d’éléments rappelant sa fonction première : préserver l’Anjou des attaques bretonnes.

Une fois à l’intérieur des murailles, le visiteur découvre une architecture radicalement différente. Le tuffeau y contraste avec le schiste noir et les bâtiments arborent un style gothique flamboyant. Lieu de villégiature renommé, des personnages illustres y ont séjourné, comme François Ier et Henri IV.

Aujourd’hui, le château et le parc appartiennent au Département tout en étant entièrement privatisables pour des événements. Des festivals de théâtre y ont notamment lieu, dont le très connu Festival d’Anjou et le familial Très tôt en scène.

Un espace naturel sensible protégé

Malgré l’afflux de visiteurs tout au long de l’année, une gestion raisonnée du parc permet de préserver sa biodiversité. Pour le bocage, des accords passés avec les agriculteurs assurent le maintien des prairies et les haies arborées sont également protégées.

L’installation de nombreux nichoirs sur le parc vient par ailleurs compléter les efforts de préservation des sites de nidification. Chaque espèce ayant des exigences différentes, les nichoirs ne se ressemblent pas : tout en long pour le Martin-pêcheur , à la verticale pour les Mésanges...

Autour du château, ce sont des tondeuses sur pattes qui assurent un entretien des plus doux : des moutons et des chèvres. Elles viennent prêter main forte au jardinier du domaine qui a banni tout produit phytosanitaire.

Des zones humides plus accueillantes

Le Département a accompagné la restauration et la création de mares. Les travaux ont porté leur fruit puisque le nombre d’espèces de Libellules a sensiblement augmenté.

Des travaux importants de « renaturation » du ruisseau ont également été engagés par le Département en 2018. Ce cours d’eau avait en effet été recalibré en 1991 et il était nécessaire de lui redonner sa forme antérieure. Grâce à des fouilles dans les archives et des analyses hydrauliques, le tracé du ruisseau a été redessiné. Il est aujourd’hui moins profond mais plus large et sinueux, ce qui convient mieux à la faune et à la flore du site.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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