Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Campagnol amphibie © Shutterstock

Le Campagnol amphibie

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En Anjou, un petit rongeur bien trop méconnu

Le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) est un petit mammifère qui, comme son nom l'indique, est semi-aquatique. Il est aussi à l'aise dans l'eau que sur les berges où il grignote roseaux, joncs et autres plantes aquatiques. Animal complètement inconnu, si ce n'est des naturalistes, il disparaît aujourd'hui peu à peu dans l'indifférence générale. C'est pourtant probablement l'un des mammifères français les plus menacés...

  • Origine : contrairement au Ragondin et au Rat musqué, avec lequel il ne doit pas être confondu, le Campagnol amphibie n’est pas une espèce invasive. Il est originaire d’Europe, tout comme le Castor d’Eurasie, et ne vit qu’en France, Espagne et Portugal.
  • Aspect : une vingtaine de centimètres de long auquel il faut ajouter une queue de 10 à 14 cm. Il est très semblable au Campagnol des champs, mais est plus grand et trapu que ce dernier. Le Campagnol amphibie a de toutes petites pattes avant et une grosse bouille, avec de minuscules oreilles et un museau arrondi. Son apparence de peluche un peu pataude cache en réalité un très bon nageur, et ce bien que ses pattes ne soient pas palmées.
  • Régime alimentaire :  essentiellement herbivore, il consomme les parties vertes et tendres des tiges des plantes aquatiques ainsi que leurs racines.
  • Longévité : 3 ans en moyenne.
  • Comportement : il nage et plonge avec aisance, pouvant rester en apnée plusieurs minutes. Preuve de sa spécialisation à la vie aquatique, l’entrée de son terrier est généralement immergée. Animal grégaire, le Campagnol amphibie vit en petite colonie de quelques individus.
  • Prédateurs : rapaces nocturnes mais aussi Loutre, Putois et Rat surmulot.
  • Reproduction : deux ou trois portées de six à huit jeunes par an.

Où vit ce mammifère en Maine-et-Loire ?

Le Campagnol amphibie est encore bien présent sur tout le département mais ses populations sont fragmentées et donc fragilisées. Elles forment de petits noyaux sur les bassins hydrologiques, dans les eaux stagnantes ou à faible courant. L’espèce semble par ailleurs plus présente dans les Mauges que dans le reste de l’Anjou.

Le Campagnol amphibie s’établit sur les berges où la végétation est riche et étagée. Sa présence est ainsi un marqueur de la qualité de la flore d’une zone humide.

Il est présent dans plusieurs espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, notamment :

Comment observer le Campagnol amphibie ?

Le campagnol amphibie est surtout actif la nuit, mais peut également être observé vacant à ses occupations le jour. Rare, assez farouche et surtout très discret, il est peu commun de le croiser.

Pour détecter sa présence, les naturalistes partent en quête d’indices. Ce sont d’abord ses petites crottes qu’il laisse au bord des cours d’eau, formant souvent des monticules. Ce sont ensuite des zones de jonc et d’autres plantes aquatiques ayant été broutées ou encore les petites « sentines » qui se dessinent sur les berges de son territoire. Le Campagnol amphibie emprunte en effet toujours les mêmes chemins, marquant à la longue la végétation.

Distinguer le Campagnol amphibie des autres rongeurs

Le Campagnol amphibie a un frère jumeau, ou presque : le Campagnol terrestre (Arvicola terrestris). Quoiqu’en laisse supposer son nom, il peut être tout aussi aquatique que lui ! Ce dernier ne vit toutefois qu’au nord-est de la France, ce qui évite tout risque de confusion en Anjou.

Le Campagnol amphibie peut en revanche être pris pour un jeune Rat surmulot. Pour distinguer les deux espèces il faut observer attentivement leur tête. À l’inverse du Campagnol amphibie, le Rat surmulot a en effet des oreilles saillantes et un museau pointu.

Une espèce particulièrement menacée à protéger

Le Campagnol amphibie souffre en premier lieu de la disparition de son habitat. Depuis plusieurs décennies en effet, les zones humides tendent à se raréfier, qu’elles soient asséchées ou comblées. Aux actions délétères de l’homme se superposent aujourd’hui les conséquences du changement climatique, qu’il s’agisse de sécheresse ou de crues tardives.

Les actions visant à préserver l’eau en qualité et quantité dans les zones humides sont ainsi primordiales pour sauver l’espèce. Elles ne sont toutefois pas suffisantes : il est également important de préserver sa ressource alimentaire. Cela passe en particulier par les actions de gestion limitant une colonisation trop importante des berges par les arbres (les saules notamment). Il s’agit de faire des coupes, mais pas seulement : en favorisant le retour du Castor, « bûcheron » naturel de nos cours d’eau, des trouées favorables au Campagnol amphibie apparaissent dans les boisements !

Pas touche au Campagnol amphibie

Le Campagnol amphibie est une espèce protégée depuis peu et il est absolument interdit de le chasser, de le piéger ou de détériorer son habitat. Il n’occasionne d’ailleurs aucun dégât dans les cultures et n’abîme pas les berges, à l’inverse d’espèces invasives comme le Rat musqué et le Ragondin.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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