Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Genette commune © Shutterstock

La Genette commune

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La Genette, un félin en vadrouille dans l’Anjou ?

Si elle était moins discrète, ce serait la star des sorties nature et des clichés naturalistes. Mais la Genette commune (Genetta genetta) brille avant tout par sa discrétion. Tant et si bien, d’ailleurs, que l'on ignore souvent son existence.
 
Ressemblant à un félin d'Afrique miniature, elle fait en réalité partie de l’ordre des Viverridés. Ses cousins sont notamment les civettes et les mangoustes, comme le Suricate.

Avec son allure à la fois familière et exotique, la Genette a de quoi piquer la curiosité des humains. Elle leur aurait d’ailleurs longtemps tenu compagnie avant d’être évincée par le chat. Bien que bonne alliée contre les rongeurs, elle libère une odeur de musc un peu trop forte...

  • Origine : Afrique du Nord. La Genette aurait été introduite en Europe lors des invasions des Sarrasins au VIIIe siècle. Elle est le seul Viverridé à vivre sur notre continent.
  • Aspect : une cinquantaine de centimètres de longueur, sans la queue, pour une trentaine de centimètres au garrot. La Genette commune a une allure de chat très svelte et son pelage rappelle celui des grands félins. Il est gris fauve moucheté de taches noires. La Genette a le museau allongé très distinctif et possède de courtes oreilles arrondies.
  • Régime alimentaire : diversifié, il est adapté à la faune de son lieu de vie. En Afrique elle peut chasser par exemple des araignées et de gros insectes. Son repas quotidien reste toutefois toujours composé majoritairement de micromammifères, en particulier des mulots.
  • Longévité : 15 ans (en captivité).
  • Comportement : grimpeur agile, la Genette est aidée par sa queue lui servant de balancier. Elle n’hésite pas à aller dans les arbres pour dénicher des proies ou simplement se reposer. L’arbre ou la cachette haut perchée change constamment, seuls ses « WC », les crottiers, sont bien localisés. Active la nuit, elle chasse en toute discrétion avec agilité et rapidité. Elle peut même se figer dans n’importe quelle posture si elle risque de se faire repérer. Une fois proche de sa proie, elle la tue d’un coup de mâchoire ou la saisit avec les pattes à la façon d’un chat.
  • Reproduction : la femelle peut avoir une ou deux portées sur l’année. Le mâle amadoue sa prétendante par de petits hoquets aigus lorsqu’il est en contact avec elle.

Où vit la Genette en Maine-et-Loire ?

La Genette était décrite il y a une trentaine d’années comme vivant dans le Midi de la France. Elle a depuis étendue son aire de répartition. Elle est ainsi présente aujourd’hui sur une partie des Pays de la Loire, dont le Maine-et-Loire. Les estimations quant à sa progression vers le nord de la région semblent avoir été en revanche trop optimistes. Les observations naturalistes font aujourd’hui état d’une présence quasiment restreinte au Sud de la Loire, en particulier dans les Mauges.

En Anjou, la Genette commune semble affectionner les lieux à la fois bocagers, broussailleux et à proximité d’un cours d’eau.

L’espèce a été observée sur plusieurs espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire dont :

Comment observer une Genette ?

De visu, c’est… impossible. Ou alors ce sera à l’occasion funeste d’un cadavre découvert en bord de route.

Partir en quête de la Genette en Anjou, c’est peu ou prou chercher le Dahu dans les Alpes. Pour le commun des mortels tout du moins : les naturalistes aguerris ont des ruses de Sioux pour l’observer. L’un des stratagèmes consiste à repérer ses crottiers, souvent bien visibles et pouvant être recouverts de centaines de crottes. Puis il s’agit de disposer au meilleur emplacement un piège photo ou une caméra nocturne. Rester sur les lieux serait en effet prendre le risque que la Genette au très bon odorat repère l’intrus avant qu’il ne la voit !

Un carnivore singulier à protéger

Il n’est pas facile de bien connaître les dynamiques de populations de la Genette. Elle ne semble toutefois pas être en déclin en France où elle est classée en « préoccupation mineure » sur la liste rouge. Par le passé elle a au contraire frôlé l’extinction, considérée comme nuisible et chassée pour sa fourrure. Mais depuis 1972 elle est protégée sur tout le territoire national.

Plusieurs menaces pèsent encore sur l’espèce, à commencer par les infrastructures routières. Les Genettes victimes de collisions avec des voitures sont relativement nombreuses. C’est d’ailleurs souvent à l’occasion d’un individu écrasé que l’on entend parler de l’animal…

La lutte chimique contre les rongeurs pourrait également être néfaste à ce carnivore.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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