Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Vallée de la Divatte

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Entre Loire-Atlantique et Maine-et-Loire, une Vallée préservée

À l’Est de l’Anjou, la Divatte dessine sur une trentaine de kilomètres la frontière du département avec la Loire-Atlantique. Ce petit affluent de la Loire parcourt un vallon profond, sinueux et richement arboré.

Les paysages de part et d’autre du cours d’eau sont marqués par un bocage bien préservé, typique des Mauges. Dans cette mosaïque de terres agricoles, les prairies humides déroulent leur tapis de verdure. Elles sont striées de clôtures enherbées et de haies arborées.

La Divatte est elle-même bordée en maints endroits par des arbres têtards aux larges troncs. Avec leur allure de colosse, ils semblent être les sempiternels gardiens de ces lieux. Un spectacle d’autant plus frappant lorsque les crues hivernales viennent en immerger les pieds…

Le relief encaissé et les frondaisons luxuriantes de la ripisylve cachent la Divatte des regards indiscrets. C’est par un sentier ténu que le promeneur pourra la longer, pénétrant dans un sanctuaire naturel bien gardé. Contrairement à de nombreux affluents de la Loire, la Divatte a connu très peu de recalibrages ou rectifications de son cours. Elle a ainsi conservé un caractère sauvage permettant l’expression d’une riche biodiversité.

Plusieurs sentiers permettent de découvrir cet espace naturel sensible (ENS). L’un des plus agréables est sans nul doute celui partant de Saint-Sauveur-de-Landemont.

Faune et flore de la vallée de la Divatte

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espèces de Libellules et Demoiselles ont été observées sur l’ENS

Une vallée très habitée

« Pour vivre bien, vivons cachés. » C’est le mot d’ordre que semblent s’être passés les mammifères habitant la vallée. Qu’il s’agisse de la Genette, du Castor ou du Renard, il sera très peu probable d’apercevoir le bout de leur museau. Les chauves-souris, moins timides, laissent deviner leur silhouette au cours de leur ballet crépusculaire. La Pipistrelle de Nathusius et le Murin de Daubenton chassent dans les milieux aquatiques et se plaisent ici.

Il sera toutefois plus facile de rencontrer les habitants à plumes de la vallée. On peut notamment assister aux pirouettes de la Bergeronnette des ruisseaux et du Martinet ou écouter le récital du Rossignol philomèle. Quelques échassiers peu communs remontent parfois même dans la vallée comme le Bihoreau gris et la Spatule blanche.

D'autres êtres ailés pourraient bien venir égayer la randonnée. Des Demoiselles, petites sœurs des Libellules, se reproduisent ici. C’est le cas du Pennipatte orangé, une espèce inféodée aux cours d'eau. Ce sont également de grosses libellules comme l'Anax empereur que l'on peut croiser. Ou même des papillons resplendissants, tel le Petit Mars changeant qui n'a en réalité rien de petit !

L’anecdote du naturaliste Le Rossignol, star des oiseaux chanteurs

Des arbres à foison, une rivière et quelques buissons où se cacher : il y a tout pour plaire ici au Rossignol philomèle. Connu pour ses chants crépusculaires et nocturnes, ses strophes sont aussi mélodieuses que déroutantes ! Les sons peuvent être retenus, quasi murmurés ou puissants et précipités. On les dit tantôt liquides, cristallins, métalliques... D'un bruit d'alarme suraigu à une mélopée flûtée, le vocabulaire musical du Rossignol semble sans limite. Mais dans ce free-jazz à plumes, il est une constante : les motifs sont toujours espacés de la même durée.

Quelques trésors floristiques bien cachés

Si les apprentis botanistes prennent le temps de sonder du regard la végétation qui les entoure, ils pourraient être intrigués par quelques plantes originales. Parmi les rochers croît le Nombril de vénus et ses curieuses feuilles creusées. Une fougère très rare en Anjou y pousse également : l'Asplénium de Billot.

Typique des cours d'eau mais en régression, la Cardamine impatiens déploie des ramures très découpées. Ses longues feuilles sont composées d'une succession de folioles (petites feuilles) dentées et ses fruits ressemblent à des piques.

La Corydale solide ou Corydale à bulbe plein est une curiosité encore plus rare. Cette petite plante protégée se maintient encore dans la vallée de la Loire et dans les Mauges. Ses fleurs en éperon sont regroupées gracieusement par dizaines tout en haut de sa tige. Mais elle est moins connue pour son inflorescence que pour les puissants alcaloïdes qu’elle contient. Si ces derniers la rendent toxiques, ils entrent également dans la composition de médicaments contre les maladies neurodégénératives. Une belle illustration de l’importance de la biodiversité pour la recherche en santé.

Au fil de l’eau, l’Histoire et ses échos

En se promenant le long de la Divatte, le randonneur découvrira d’anciens moulins à eau mais également des vestiges très anciens…

Perdues dans les boisements bordant le cours d’eau, les ruines de la chapelle Sainte Magdeleine sont empreintes de mystère. Datant du XIIIe siècle, elles peuvent être découvertes sur la commune de Barbechat.

Plus anciens, des petits ponts gallo-romains enjambent par endroits la Divatte. Étroits et constitués d’imposantes dalles de pierre, leur aspect très rudimentaire ne manque pas de charme. L’un d’eux est toutefois quelque peu trompeur sur ses origines : il est la réplique contemporaine de son ancêtre, trop abîmé par les crues.

Un espace naturel sensible protégé

Le maillage bocager de la vallée est menacé tant par l’abandon des prairies que la suppression des haies. Pour préserver ce paysage et la biodiversité qui en dépend, le Département soutient financièrement la plantation de haies.

La rivière quant à elle, manque cruellement d’eau avec des assecs de plus en plus fréquents.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

Les rendez-vous nature

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