Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Étangs de la région de Pouancé

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Ha

Une triade aquatique à la frontière entre Anjou et Bretagne

Dans la commune d’Ombrée d’Anjou, les territoires de Pouancé et de La-Prévière abritent trois plans d’eau remarquables et complémentaires.

L’étang de Saint-Aubin est le plus grand d’entre eux. Il prend place sur la Verzée sous la forme de trois pièces d’eau successives. Communal, il accueille des activités de loisirs variées : pédalo, canoë-kayak, baignade… Sans oublier la pêche, avec les quelque 200 pontons en bois donnant au paysage son cachet si pittoresque.

Malgré sa fréquentation, l’étang de Saint-Aubin reste apprécié par de nombreux animaux. Un sentier nature propose une balade instructive pour les découvrir. Il décrit un circuit autour de la queue d’étang, partie la plus sauvage du site.

L’étang de Tressé et l’étang du Fourneau font figure de petits frères. Le premier, juste au sud-est de Pouancé, est entouré par des prés et champs. Un mince boisement le borde également à l’est. Le second prend place dans un paysage encore plus rural. Loin des grands axes routiers et à deux pas de la forêt de Juigné, c’est le plus discret.

Les étangs privés de Tressé et du Fourneau constituent des refuges paisibles pour de nombreux animaux. S’ils ne sont pas ouverts à la visite, il est possible d’observer l’avifaune de passage ou nicheuse depuis leurs digues.

Pour découvrir le site, suivez le sentier nature « Sur les pas du pêcheur huppé »

Faune et flore des étangs de la région de Pouancé

À la rencontre des gracieux oiseaux d’eau

Certains trouveront leur allure quelque peu princière, d’autres très « zen ». Sur les eaux dormantes de Pouancé, de nombreux oiseaux d’eau vivent là à l’année ou sont de passage.

Aux côtés des Cygnes, des Canards et des Foulques, les Grèbes huppées viennent nombreux sur l’étang de Saint-Aubin. Ce sont même certainement les stars du lieu, tant par leur somptueuse danse nuptiale que leur façon de transporter leurs petits sur le dos. Sans oublier la joie d’apercevoir un de leurs curieux nids flottants !

Des espèces plus timides s’invitent sur les queues de l’étang l’hiver. La Bécassine des marais et le Vanneau huppée en sont deux exemples. La première se cache parmi les roseaux et n’est pas facile à voir. Le second, moins timide, est facilement reconnaissable aux longues plumes noires dressées derrière sa tête.

Dans les bois proches des étangs s’est formée une héronnière. Cette nurserie géante abrite des couples de Hérons cendrés et leurs petits, mais pas uniquement. D’autres échassiers comme l’Aigrette garzette, un petit héron blanc, ou encore des Hérons garde-boeufs y nichent.

L’anecdote du naturaliste Des « plouf » peu discrets

Le Fuligule morillon et le Fuligule milouin sont des canards dits « plongeurs ». Ils se distinguent en cela du Colvert, de la Sarcelle d’hiver et d’autres canards de « surface ».

Ces oiseaux se sont en effet spécialisés dans la recherche de plantes aquatiques poussant en profondeur. Pour les dénicher, les Fuligules réalisent un petit bond en avant puis plongent jusqu’à 4 mètres Ils restent en apnée une vingtaine de secondes. Difficile néanmoins de les voir à l’œuvre puisqu’ils sont actifs au crépuscule et durant la nuit. Mais les clapotis provoqués par leurs plongeons, si caractéristiques, résonnent dans l’obscurité.

Dans les pourtours embroussaillés des étangs

Au bord de l’eau, un vrombissement se fait entendre… Voilà une libellule ! Sympétrum sanguin, Caloptéryx éclatant et Agrion jouvancelle sont quelques-unes des espèces visibles sur les étangs de Pouancé.

La quantité d’insectes profitant de la végétation des berges attire une grande diversité d’oiseaux insectivores. La Cisticole des joncs, par exemple, a fait des roselières son garde-manger et son habitat. Difficile de le voir parmi les hautes herbes, mais les « tchep » aigus émis en série durant son vol ondulé permettent de la repérer. Le Phragmite des Joncs, le Bruant des roseaux ou encore la Bouscarle de Cetti y chassent aussi durant l’été.

Près de 90

espèces d’oiseaux ont été observées en 2016 dans cet ENS.

Des fleurs familières occultant une flore menacée

De grands tapis de Nénuphar jaune sur l’étang de Saint-Aubin attirent le regard. Ailleurs, ce sont les fleurs citron de l’invasive Jussie qui illuminent le paysage.

Mais, moins exubérantes, des plantes plus rares vivent également sur les zones humides de Pouancé. C’est le cas de la Callitriche des marais, une espèce aquatique en danger de disparition en Pays de la Loire. Elle se développe ici dans l’une de ces seules stations connues en Anjou.

La Littorelle à une fleur pousse quant à elle sur les grèves, parmi les gazons amphibies. Elle ressemble à du plantain, à une « herbe » épaisse car vivace. Autrefois bien présente en Maine-et-Loire, elle a disparu de nombreux plans d’eau.

L’étoile d’eau a également régressé en Anjou comme en France. Avec de la chance, on pourra observer l’été ses fruits verts en forme d’étoile sur quelques berges exondées.

L’œil néophyte notera par ailleurs la présence de fougères parmi la ripisylve. Bien qu’elles se ressemblent, le spécialiste identifiera un cortège diversifié. Il y a là le Dryoptéris des Chartreux et le Dryoptéris dilaté, le Polystic à soies, la Fougère mâle et la Fougère femme, la Fougère aigle...

Depuis le Moyen-âge, des étangs témoins de l’Histoire

Au pied d’une forteresse déchirée par les guerres

L’étang de Saint-Aubin, tout comme les deux autres plans d’eau, est artificiel. Sa création serait vraisemblablement antérieure au XIIIe siècle, concomitante à celle de l’église de Saint-Aubin sur sa rive nord. On peut apercevoir le fin clocher de cette dernière, tout en pointe, depuis la plage de l’étang.

Autre monument visible, cette fois depuis sa pièce d’eau la plus au sud : le château de Pouancé. Érigé au Moyen Âge, il en subsiste encore d’impressionnantes ruines dont six tours. Sa présence ici n’est pas anodine : la cité de Pouancé, elle-même fortifiée par le passé, est située à un emplacement stratégique. Surnommée Porte de l’Anjou dans la région des Marches de Bretagne, elle a essuyé les assauts des Anglais comme ceux des Bretons.

Un réseau d’étangs bien utile

Tous comme les deux autres plans d’eau, l’étang de Saint-Aubin a été longtemps employé à des fins industrielles. L’étang du Fourneau n’a ainsi pas volé son nom : il alimentait les roues des fourneaux des forges de Pouancé. Le fer extrait dans la région y était transformé en boulets. Poumon économique pour la commune au XVIe siècle, l’activité s’essouffla par la suite avant de disparaître au XIXe.

La position des étangs en tête de bassin versant, sur la Verzée et l’un de ses affluents, en font des réserves d’eau encore utiles aujourd’hui. En 2018, le trio a par exemple assuré un soutien d’étiage. Les étangs ont donné de leur eau afin de sauver la Verzée d’un assèchement annoncé.

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