Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Forêt d'Ombrée

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La forêt de Monnaie, où quand l’Anjou blanc se teinte de vert

La forêt d'Ombrée s'étend sur plusieurs communes du Maine-et-Loire : Bourg-l’Évêque, la Chapelle-Hulin, Grugé-l’Hopital, Vergonnes et Combrée. Entre chênes, charmes et pins, de grandes allées invitent le promeneur à une balade sylvestre et régénérante. Les plus téméraires emprunteront même les minces sentiers s’enfonçant par endroits parmi les arbres.

Sur 90 hectares, une partie du massif est communale : c’est la forêt de Combrée. Dans celle-ci se trouvent un parcours de santé ainsi qu’un sentier d’interprétation. Ce dernier offre aux visiteurs l'opportunité de randonner tout en en apprenant plus sur les hôtes du site. Qu’ils soient à poils, à plumes ou même à feuilles.

Le sentier permet de découvrir également différents visages de la forêt, marquée par son passé minier. Des vestiges des tentatives d'extraction du fer sont notamment visibles, envahis par la végétation. Quant aux anciennes carrières à ciel ouvert où l’on exploitait l’ardoise, le sol pauvre y accueille aujourd’hui une végétation pionnière et clairsemée. Des bouleaux entachés par les lichens apprécient notamment l’humidité des lieux.

Des étangs forestiers, mares permanentes et landes sèches ponctuent également cet espace naturel sensible (ENS). Ils forment autant d’habitats rares et précieux pour de nombreuses espèces.

Pour découvrir le site, suivez le sentier nature « Sentier du mineur masqué »

Faune et flore de la forêt d’Ombrée

À Combrée, ouvrez grand les yeux comme les oreilles !

Avec un peu de chance, Chevreuils et Écureuils se laisseront facilement apercevoir. Mais il en est autrement des mammifères aux mœurs nocturnes qui peuplent la forêt de Combrée. Renard, Blaireau et Fouine ne laissent bien souvent que des traces de leur passage. Ce sont des empreintes et des fèces qu'il s'agit de repérer et de savoir distinguer !

D’autres mammifères s’activent à la tombée de la nuit. Les derniers promeneurs pourront apercevoir leurs zigzags rapides : ce sont des chauves-souris. Trois espèces de murins sont notamment présentes sur l’ENS ainsi qu’un chiroptère au nez bien étrange : le Grand Rhinolophe.

La vie sylvestre se fait parfois plus audible que visuelle. Le grand Pic noir, le petit Pic épeichette et les presque sosies Pic épeiche et Pic mar tambourinent à qui mieux mieux dans la forêt d'Ombrée. C’est à croire qu’ils donnent le rythme aux nombreux autres oiseaux sylvicoles ! Fauvettes à tête noire, Troglodytes mignons, Pouillots (dont le menacé Pouillot fitis) et Mésanges de tous types chantent de concert parmi les arbres.

Ombrée, un vivarium grandeur nature

Les zones humides de l'espace naturel sensible (ENS) sont visitées par de nombreux amphibiens. Le Triton palmé et le rare Triton Marbré, ou encore la Salamandre tachetée, la Rainette verte et la Grenouille agile en sont des exemples remarquables ! Autant de proies potentielles pour la redoutable Couleuvre à collier... Cette nageuse expérimentée s’est en effet spécialisée dans la chasse aux amphibiens. Sa collègue la Couleuvre vipérine, elle, se charge d’engloutir les poissons. Rien de moins logique : elle est bien meilleure plongeuse !

La Couleuvre d’Esculape et la Coronelle lisse, deux autres couleuvres, sont également présentes sur l’ENS. La première est arboricole et grimpe aux arbres tandis que la seconde chasse, plus classiquement, à même le sol.

L’anecdote du naturaliste Les pics, des architectes utiles aux chauves-souris

À Ombrée, certaines chauves-souris s’activent au niveau des points d’eau, comme le Murin de Daubenton et le Murin à moustaches. Le Murin de Bechstein, lui, est plus sylvicole. Les chênaies constituent à la fois son territoire de chasse et lui procure son gîte d’été. Ce dernier n’est pas choisi au hasard ! Le Murin de Bechstein opte souvent pour une cavité creusée par d’autres hôtes de la forêt : les Pics. C'est en particulier ceux du Pic épeiche et du Pic mar qu'il semble préférer. Comme les Pics l’avaient fait avant lui, il y mettra au monde ses petits !

Du sous-bois aux étangs : une flore changeante et colorée

Au printemps, le sous-bois se pare de couleurs. C'est tout d'abord le mauve de la Jacinthe des bois qui vient tapisser le sol. Puis le Muguet vient apporter une touche de blanc. Son cousin géant, le Sceau de Salomon, prendra ensuite le relais.

Les clairières et l'orée de la forêt sont quant à elles colonisées par la grande et voyante Digitale pourpre. Celle-ci produit de mai à août des grappes de fleurs tubulaires aux couleurs flashy.

La Bruyère ciliée décore de son côté les landes boisées durant l’été. Elle donne de belles rangées de fleurs roses – pourpres, semblables à de petites baies allongées.

Un site floristique à prospecter

L’espace naturel sensible accueille des plantes assez rares et protégées dans certains départements, en particulier dans ses zones humides. On peut notamment citer la Campanile à feuilles de lierre, une vivace des tourbières ou encore l'Élatine à six étamines.

La Pilulaire ou Boulette d'eau est également une étrangeté. Classée parmi les fougères, cette espèce protégée ne ressemble pourtant en rien à ses cousines forestières - comme la grande Fougère aigle, la Fougère mâle ou la Fougère pectinée, toutes trois visibles à Ombrée. La Pilulaire présente en effet un rhizome rampant, plus ou moins immergé. De celui-ci se dressent des petits filaments verdâtres qui peuvent former comme un gazon. Ce sont là ses feuilles, bien loin des grandes frondes auxquelles les fougères nous ont habitués !

La Forêt d'Ombrée comporte très certainement bien d'autres plantes remarquables, comme cela avait été observé par le passé. Elle a toutefois été peu prospectée ces dernières années. Botanistes experts ou en herbe, n'hésitez pas à y faire un tour !

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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