Anjou - Département de Maine-et-Loire
Nature Protégeons les espaces naturels de l'Anjou
© Étienne Begouen

Forêt de Brossay

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Dans le sud de l'Anjou, une forêt remarquable

Située à quelques kilomètres des Deux-Sèvres, la forêt de Brossay s’étend au sud-ouest de Saumur, dans les communes de Cizay-la-Madeleine et Vaudelnay. Si elle est en partie enrésinée, c’est-à-dire reboisée avec des résineux qui sont ici des pins, elle comporte encore de belles futaies de feuillus. Le promeneur pourra notamment profiter de l’ombre apportée par les chênes pubescents et chevelus. Ces deux arbres se plaisent bien sur le sol calcaire de la région, tout comme une flore dite « calcicole » peu commune !

La richesse faunistique de l’espace naturel tient quant à elle beaucoup à la mosaïque paysagère du site : des boisements, bien sûr, mais aussi des landes, des pelouses sèches ainsi que de nombreuses mares.

Le long des chemins qui quadrillent le massif forestier, le visiteur pourra, s’il se fait discret, observer quelques-uns de ses habitants. Qu’ils soient à plumes, à poils ou même à écailles ! Il devrait également lever les yeux lorsque la canopée s’entrouvre : le ciel est ici le royaume des rapaces.

Enfin, si les pas du randonneur l’amènent jusqu’à la lisière nord de la forêt, il devrait jeter un œil à l’Abbaye d’Asnière. Ses vestiges réputés sont encore bien conservés !

Faune et flore de la Forêt de Brossay

Une végétation qui aime le calcaire

Les chênaies thermophiles de Brossay comptent notamment des Chênes chevelus, reconnaissables à la toque poilue recouvrant leurs glands. Appelés également Chênes de Turquie, ils sont originaires d'Europe orientale et sont ici à la limite de leur aire de répartition.

Le Chêne pubescent, particulièrement adapté aux sols calcaires, est également présent dans la forêt de Brossay. Il présente lui aussi une pilosité mais plus discrète. Elle est située cette fois sur les nervures de ses feuilles et de ses jeunes rameaux.

La flore herbacée de l’espace naturel est également intéressante, comptant des espèces peu communes en Maine-et-Loire. Le Mélampyre à crêtes en est un bon exemple. Cette plante qui tend à disparaître affectionne le sol sec et le climat chaud du sous-bois. De mai à août on peut la reconnaître à son inflorescence violacée très particulière : elle est érigée de petits piquants et forme une croix vue de dessus.

Le promeneur pourra également croiser quelques plantes remarquables préférant les sols acides au calcaire. C’est le cas du Peucédan de France, une ombellifère protégée en Pays de la Loire. Elle s’est installée à l’orée de la forêt, au bord d’une route. C’est également le cas de la Potentille des montagnes, une espèce peu commune affectionnant les zones de landes.

De nuit comme de jour, les rapaces guettent

En s’armant de patience (et de beaucoup de chance !), plusieurs rapaces peuvent être observés à Brossay. S’ils se distinguent par leur plumage, ils ont également des préférences alimentaires bien différentes. Le Busard Saint-Martin et le Faucon crécerelle font tous deux festin de campagnols, bien que le premier s’avère être assez opportuniste. La Bondrée apivore a pour sa part jeté son dévolue sur les insectes, en particulier les hyménoptères et leurs larves dont elle est très friande. Quant au Circaète Jean-le-Blanc, il avale des couleuvres, au sens propre du terme ! La Couleuvre verte-et-jaune, redoutable prédateur de la forêt, devrait ainsi surveiller ses arrières...

La nuit, c’est le Hibou moyen-duc qui se met en chasse. Il s’échappe de son gîte forestier pour traquer les petits mammifères dans la campagne environnante. Un autre chasseur crépusculaire et nocturne l’accompagne d’avril à juillet. Ce n’est, cette fois, pas un rapace : il s’agit de l’Engoulevent d’Europe. Cet oiseau migrateur insectivore traque principalement les papillons nocturnes.

Partie de chasse nocturne

La nuit, les chauves-souris se mettent elles aussi en chasse. De nombreuses espèces ont été observées dans la forêt de Brossay : le Petit et le Grand Rhinolophe, le Grand Murin, l’Oreillard roux, la Noctule de Leisler… Plusieurs d’entre-elles sont considérées comme « quasi menacées » dans la liste rouge régionale.

Au milieu de cette érosion du vivant, il y a toujours quelques bonnes nouvelles. À l’échelle de l’Europe, le Grand Murin a par exemple vu ses effectifs s’effondrer par le passé avant que la tendance ne s’inverse. Plusieurs indicateurs montrent aujourd’hui une reconquête par l’espèce du continent.

L’anecdote du naturaliste Le chêne, cette grande famille

Par le terme de « chêne » sont désignés en réalité plusieurs centaines d’espèces d’arbres poussant à travers le monde. En France, 8 d’entre elles y sont indigènes (elles y sont naturellement présentes). Plusieurs différences, parfois très marquées, permettent de les distinguer. C’est notamment le cas de la persistance ou non du feuillage. Les Chênes pédonculé, sessile, rouvre ou encore pubescent et chevelu sont dits caduques : ils perdent leur feuillage à la mauvaise saison. À l’inverse les Chênes vert, liège et kermès ont des feuilles persistantes. Ils sont toujours verts !

Un patrimoine bâti singulier ne passant pas inaperçu

Au nord-ouest de la forêt de Brossay, juste à la sortie du bois, le promeneur pourra découvrir l’Abbaye d’Asnières. Elle jouissait au Moyen Âge d’une grande aura et était l’une des principales abbayes d’Anjou. Bien qu’en partie en ruine aujourd’hui, ses vestiges sont bien conservés. Le transept et le chœur datent du XIIe et du XIIIe siècle et sont l’occasion de découvrir l’art gothique à la sauce angevine ! Classée monument historique, l’abbaye d’Asnières est privée mais ouverte à la visite.

À la lisière Est de la forêt, au lieu-dit Les Terrières, se trouvent un patrimoine bâti d’un tout autre registre. Un four et un hangar de séchage y ont été conservé. Ils sont les derniers témoins des briqueteries qui ont jadis rendu prospère Brossay. Jusqu’au XIXe siècle, ces usines fabriquaient des carreaux de terre cuite et des tuiles grâce à l’argile local.

Un espace naturel sensible en action

Une gestion différenciée est pratiquée sur les bords de route, les « bermes ». Celle-ci est menée par l'Agence technique départementale de Doué-en-Anjou. La fauche y est tardive afin d’impacter le moins possible la faune et la flore durant des périodes clefs de leur cycle de vie. Ce type de gestion permet notamment de préserver la population de Peucédan de France présente à Brossay.

Protéger le Peucédan de France, c’est aussi agir en faveur d’un papillon menacé : la Noctuelle des Peucédans. Le Peucédan est en effet la plante hôte de sa chenille. Si le papillon n’a pas été encore observé à Brossay, la préservation de la plante rend possible une installation future.

Découvrir l’ensemble des actions du Département de Maine-et-Loire pour la préservation des écosystèmes angevins

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