Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Massif de Fontevraud et pelouses de Champigny

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Il n’est pas rare que les terrains militaires soient de véritables sanctuaires pour la flore et la faune sauvage. Le camp de Fontevraud ne fait pas exception. Il est, qui plus est, d’une très grande superficie.

Le site est constitué d’une mosaïque de landes et de forêt aux accents méditerranéens. Ces milieux, interdits d’accès, ont été très peu touchés par les activités humaines.

Le nord de cet espace naturel sensible (ENS) est constitué des coteaux proches de la Loire. Ils abritent des bosquets et des vignes, ainsi que les pelouses de Champigny qui prennent place autour de carrières. Le sol calcaire et sec en fait l’un des plus riches coins à Orchidées de l’Anjou… voire même des Pays de la Loire ! Certaines de ces belles plantes sont néanmoins protégées et ne doivent en aucun cas être cueillies.

Si le site militaire, au sud, est inaccessible, des chemins de randonnées permettent en revanche de découvrir la partie nord. Ils serpentent du côté de Champigny comme de Fontevraud. L’un d’eux part de l’abbaye avant de traverser landes et forêt. Il permet d’associer à la découverte d’un monument historique incontournable celle d’un patrimoine naturel rare.

Faune et flore du massif de Fontevraud et pelouses de Champigny

Un vaste sanctuaire pour la flore sauvage

La végétation présente ici est d’une incroyable diversité. Certaines Orchidées poussant ici sont qui plus est d’une grande rareté. L'Épipactis à petites feuilles, l'Épipactis de Müller, l'Orchis moucheron, l'Ophrys douteux ou encore le Limodore à feuilles avortées y sont notamment observés.

Des espèces messicoles (liées aux moissons) se développent également au bord des cultures. Certaines s’accommodent même des friches et pelouses pierreuses. C’est le cas du Bugle petit-pin et de la Cotonnière pyramidale.

De l’Odontite de Jaubert à la Globulaire allongée en passant par le Peucédan de France ou le Campanule à feuilles de pêcher, la liste des plantes menacées trouvant ici un havre de paix semble interminable ! Et cela sans compter la fonge du site, dont la grande diversité a également de quoi laisser pantois. Pas moins de 700 espèces de champignons y ont été recensées !

Une faune tout aussi fascinante

La riche avifaune du site comporte de nombreuses espèces d’oiseaux peu communes. Plusieurs d’entre elles profitent des zones de landes, notamment la Fauvette pitchou et les Busards. Le Busard Saint-martin, le Busard des roseaux et le Busard cendré peuvent tous les trois être observés sur l’ENS. Ils n’y sont pas les seuls rapaces remarquables : l’Autour des Palombes et le Circaète Jean-le-Blanc y ont été repérés.

Les amphibiens ne sont pas en reste sur ce vaste site naturel. Le Triton marbré et le Pélodyte ponctué ou encore le Crapaud calamite y ont trouvé un havre de paix.

Quant aux mammifères, l’imposant Cerf élaphe côtoie ici les discrètes hermine et belette. La commune de Fontevraud l’Abbaye regorge par ailleurs de caves accueillant de nombreuses chauves-souris. De belles populations de Petit et Grand Rhinolophes hibernent par exemple dans les caves Baillargeau. À noter que leur très rare cousin le Rhinolophe Euryale a été observé lui aussi sur l’ENS. Il est menacé de disparition au niveau régional.

Des criquets bien camouflés aux papillons colorés

Le massif de Fontevraud et les pelouses de Champigny sont très riches en insectes. Aux côtés de la Cigale rouge et de la Cigale des collines, des criquets et sauterelles peu communs jouent de leurs élytres. C’est le cas de la Sauterelle à carapace, du Méconème fragile (une petite sauterelle verte) ou encore des Oedipodes soufrée et aigue-marine. Ces derniers apprécient les pelouses sèches et chauffées par le soleil.

Les libellules et demoiselles (petites libellules) profitent quant à elles des zones humides. Des espèces protégées comme l’Agrion de Mercure et le Gomphe serpentin s’y reproduisent.

Une farandole de papillons égaie également le site à la belle saison. Parmi celle-ci, la présence d’espèces particulièrement rares et menacées confère au site un intérêt majeur. C’est le cas de l’Azuré du Serpolet et, dans une moindre mesure, de l’Azuré des cytises et de l’Azuré Porte-queue.

D’inventaire en inventaire, la biodiversité du site continue à être découverte. Et elle recèle parfois de belles surprises, comme l’observation en 2021 d’un Grand nègre des bois. Ce papillon était jusqu’alors supposé avoir disparu des Pays de la Loire !

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