Anjou - Département de Maine-et-Loire
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© Étienne Begouen

Vallée du Layon

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Entre Anjou noir et Anjou blanc, une vallée ensoleillée

Le Layon est un territoire connu pour ses vins blancs liquoreux, l’une des fiertés de l’Anjou. Mais le Layon est aussi le nom de la rivière façonnant une vallée atypique, classée espace naturel sensible.

Prenant sa source dans les Deux-Sèvres, le Layon entre en Maine-et-Loire quelques kilomètres plus loin, s’écoulant sur les roches sédimentaires du bassin parisien. Il se faufile ensuite dans les roches dures du massif armoricain profitant d’une faille géologique dans une vallée se faisant de plus en plus encaissée.

Cette curieuse discontinuité au sein d’une même vallée crée des paysages singuliers. Entre Thouarcé et Beaulieu, c’est le vignoble qui domine de tous côtés. Vers Saint-Aubin-de-Luigné, les vignes ondulent sur la rive droite, entrecoupées de villages. Mais de l’autre côté, c’est presque une falaise qui s’élève ! Les pentes rocheuses y sont tantôt à nu, tantôt tapissées de pelouses rases et de landes.

La vallée s’élargit ensuite. Le Layon devient méandrique, dessinant de grandes boucles. Les prairies humides et les Frênes oxyphylles abondent tandis que la rivière se rapproche de Chalonnes-sur-Loire. En bout de course, elle se jette dans la Loire au cœur d’un paysage ligérien des plus typiques.

Le promeneur pourra découvrir le Layon à travers les nombreux chemins de randonnée qui serpentent dans sa vallée.

Faune et flore autour de la vallée du Layon

Quand les plantes chantent la Méditerranée

Baignés de lumière et de chaleur, les coteaux du Layon profitent à la vigne ainsi qu’à un nombre considérable de plantes héliophiles et thermophiles. Le promeneur pourra y découvrir des essences méridionales faisant figure d’exception à cette latitude.

La Gagée de Bohême en est l’une des plus remarquables. Elle pousse sur les affleurements rocheux et s’y fait toute petite. Ses grandes fleurs jaunes et ses feuilles longues et filamenteuses permettent néanmoins de la repérer. Espèce protégée, elle bénéficie d’un plan de conservation dans la région.

La vallée constitue également l’un des rares sites du Maine-et-Loire où l’on trouve le Trèfle de Boccone. Typique des pelouses siliceuses méditerranéennes, il est lui aussi menacé à l’échelle régionale.

Les petits buissons de l’Astérocarpe faux-sésame poussent quant à eux sur le versant calcaire. Ce dernier abrite également la rare Phalangère à fleurs de lis. La finesse des tiges et des pétales de cette plante lui confère une silhouette fragile.

Autre rareté : la Tulipe sylvestre. Elle s’invite en France dans les zones cultivées calcaires et affectionne surtout les rangs de vigne. Une particularité qui en fait une plante messicole.

La belle Gogane ou Fritillaire pintade pousse quant à elle dans les prairies humides de la basse vallée. Elle figure parmi les plantes emblématiques de ces milieux.

Sur le coteau, une vie tambour battant

À la belle saison, le chant de la Cigale argentée accueille les randonneurs. Il s’accompagne des stridulations des criquets et des grillons. Parmi eux, deux espèces présentent un parfait mimétisme avec les zones empierrées qu’elles affectionnent. Ce sont l’Oedipode rouge et l’Oedipode turquoise.

Leur nom prend sens lorsqu’ils sautent : leur homochromie cache des ailes postérieures très colorées ! Pas sûr toutefois que ces jolis bonds leurs permettent d’échapper à la malicieuse Mygale chaussette...

Au crépuscule, le chant de l’Alyte accoucheur se joint à la symphonie de stridulations, de pépiements et de croassements. Ce crapaud émet un son flûté très particulier. Jules Renard parlait du « soupir d’une petite âme », à vous d’en juger...

Silencieux pour leur part, les papillons abondent dans la vallée. Il y a les bruns Tircis et Myrtil, le très psychédélique Paon-du-jour, le Mélitée des centaurées au damier orangé... Sans oublier les bleus Azurés comme le rare Azuré bleu céleste.

Le promeneur pourrait également observer un curieux insecte entre le papillon et la libellule… Avec ses ailes jaunes et noires grillagées comme une raquette de Tennis, il s’agit de l’Ascalaphe ambré.

Sur le Layon, c’est la Bergeronnette des ruisseaux qu’il pourra voir s’affairer au ras de l’eau. Son vol tout en pirouette et son plumage coloré permettent de la reconnaître facilement. Mais pour observer des rapaces, il s’agira d’élever le regard. Les pentes rocheuses et leurs cavités sont en particulier favorables à la nidification du Faucon pèlerin. Sa présence sur le site est un privilège tant cette espèce reste encore peu commune.

Un autre prédateur remarquable profite du paysage de la vallée : la Genette commune. Rappelant le chat mais avec une queue démesurée, elle est nocturne et très discrète.

L’anecdote du naturaliste Un cépage, le chenin, marié à une moisissure

Dans la vallée du Layon, les nuits humides sont favorables au développement d’un champignon parasitaire : Botrytis Cinerea. Responsable de la maladie de la "pourriture grise", il est souvent une des hantises des viticulteurs. Mais pas au Layon ! Ici, on parle au contraire de « pourriture noble ». Les conditions chaudes et sèches permettent en effet au raisin de mûrir vite et le champignon se développe sur des baies déjà en surmaturité. Plus de danger ! En participant à augmenter leur teneur en sucre et à leur macération, Botrytis Cinerea donne au contraire aux vins du Layon leur caractère liquoreux et leurs arômes !

Le Layon : frontière, voie navigable et malle au trésor

Le Layon a longtemps constitué la frontière entre l’Aquitaine et l’Anjou. Au XIIIe siècle, ce sont les Vendéens et les Républicains qui se tenaient chacun sur une rive. La rivière a ainsi été le théâtre d’affrontements sanglants, comme au Pont Barré en 1793.

Le Layon a également été une voie commerciale au XVIIIe siècle : le « Canal de Monsieur ». Un projet de navigabilité qui prendra toutefois rapidement l’eau… Peu emprunté, le canal est totalement délaissé après la Révolution française, quinze ans après son inauguration.

La vallée est quant à elle marquée par l’hétérogénéité du sous-sol. Le calcaire y a notamment été exploité pour produire de la chaux. L’exploitation d’une carrière a par ailleurs amené à la découverte fortuite d’un site paléolithique. Il s’agit de Roc-en-Pail, dans la commune de Chalonnes-sur-Loire. Un site très réputé dans la région.

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